Evangelos Vénizélos a briefé les correspondants des médias sur ses contacts diplomatiques et ses réunions de ces dix derniers jours.

Il s'est référé à sa visite à Paris et à ses contacts avec MM. Fabius et Moscovici, respectivement ministre des Affaires étrangères et ministre des Finances et aux discussions fructueuses qu'il a eues avec les membres de la Commission des Affaires étrangères du Sénat.

Puis il a briefé les correspondants des médias sur sa visite à Washington, où il s'est entretenu avec le Secrétaire d'Etat John Kerry sur des questions bilatérales et internationales. M. Vénizélos a informé M. Kerry des priorités de la Présidence hellénique et des questions nationales les plus importantes, comme le dossier chypriote, les relations avec la Turquie et la question du nom. Ils se sont également entretenus sur la question du terrorisme.

A Washington, M. Vénizélos s'est également entretenu avec le Secrétaire au Trésor, Jack Lew sur des questions liées à la viabilité de la dette grecque, au rôle de la troïka et à la participation du FMI au programme grec.

M. Vénizélos a également informé les journalistes de la teneur de ses discussions avec les responsables des Commissions des Affaires étrangères du Sénat et de la Chambre des représentants, le sénateur Royce et le député Menendez respectivement. Enfin il a eu l'occasion de rencontrer les think tanks les plus importants de Washington.

M. Vénizélos a ensuite informé les correspondants des discussions tenues lors du Conseil « Affaires étrangères » de l'UE le 20 janvier, lors duquel les ministres des Affaires étrangères des Etats membres ont abordé la question de la Syrie, de l'Iran, du déploiement des forces européennes en République centrafricaine, de la question de l'Egypte et des préparatifs de la Conférence de Genève II sur la Syrie.

A Bruxelles, il a informé la Commission des Affaires étrangères (AFET) du Parlement européen des résultats et des discussions engagées lors du Conseil « Affaires étrangères » et des priorités de la Présidence hellénique.

Il a par ailleurs souligné aux journalistes l'importance historique que revêt la première Conférence intergouvernementale UE - Serbie.

Il s'est ensuite référé à l'invitation lancée par le Secrétaire général de l'ONU de participer à la Conférence de Genève II à Montreux. La Grèce a encouragé les deux parties - l'opposition et le gouvernement - à engager des négociations visant à mettre fin au conflit.

M. Vénizélos a également informé les journalistes des contacts qu'il a eus avec le Secrétaire d'Etat John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, avec lequel il s'est entretenu des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi et de l'idée d'une trêve olympique. Il a également briefé les journalistes sur la proposition de la Grèce d'adopter des mesures de confiance visant à aider les civils, les femmes et les tierces parties en Syrie.

Après son introduction, il a répondu aux journalistes sur les sujets suivants :
Balkans occidentaux

M. Vénizélos a annoncé que très bientôt, en sa qualité de Président du Conseil de l'Union européenne, il entend organiser une tournée dans les capitales des pays des Balkans occidentaux : Belgrade, Podgorica, Tirana, Pristina et Sarajevo et Skopje.

En ce qui concerne la Serbie, il a réitéré l'importance de la Conférence intergouvernementale UE - Serbie et la décision historique d'ouvrir des négociations d'adhésion entre la Serbie et l'UE, qu'il a qualifiée de pas positif important pour la perspective européenne de la Serbie et de la région tout entière, y compris le Kosovo.

En ce qui concerne l'Albanie, il a indiqué qu'il était en contact étroit avec la direction du pays - le Premier ministre, le vice-Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères - tout en soulignant l'existence d'un dialogue permanent établi entre la Grèce et l'Albanie et son intention de se rendre à Tirana, dans le cadre de sa tournée dans les Balkans afin de poursuivre les discussions et consultations bilatérales sur les relations entre l'UE et l'Albanie.

Syrie

En réponse à des questions de la presse, M. Vénizélos a précisé que la Grèce entretenait des liens historiques avec la Syrie et pour elle, la pacification du pays et la protection des populations chrétiennes représente un intérêt particulier.
En ce qui concerne les armes chimiques, M. Vénizélos a indiqué que la destruction de l'arsenal chimique n'aurait pas lieu en Méditerranée. Il a briefé les journalistes sur les réunions qu'il a eues à ce sujet et des assurances reçues par la partie grecque : à savoir qu'aucune substance chimique ne sera déversée en Méditerranée.

République centrafricaine

M. Vénizélos a réitéré que la Grèce, suite à la demande de ses partenaires européens, mettra à disposition son quartier général de Larissa pour l'entraînement militaire et la préparation de la mission européenne qui participera, en fonction des besoins, aux opérations déployées en République centrafricaine. Il a précisé qu'aucun soldat grec ne participera à ces opérations et que son pays n'est pas autrement impliqué dans cette mission. Il a souligné la position commune de l'UE, la décision du Conseil et le fait que la Grèce coopère avec la France qui joue un rôle clé dans cette mission.

Ukraine/Partenariat oriental

S'agissant de la question de l'Ukraine, M. Vénizélos a réitéré l'appel lancé il y a deux jours concernant la nécessité de faire preuve de retenue en Ukraine, tout en signalant qu'il était nécessaire de s'abstenir de toute forme de violence. Il a également indiqué que la Présidence hellénique était prête à appliquer les décisions de la réunion au sommet de Vilnius qui ont été prises en novembre dernier.

M. Vénizélos a signalé que le Partenariat oriental ne devrait pas prendre la forme d'un dilemme entre la Russie et l'UE pour tous les pays souhaitant participer à ce partenariat.

Relations UE-Russie

Répondant aux questions de la presse concernant les relations entre l'UE et la Russie, il a indiqué la nécessité de poursuivre le dialogue et la coopération entre les deux parties, tout en signalant tout particulièrement que la Grèce qui accueillait de nombreux touristes russes chaque année, était disposée à faire preuve d'une attitude constrictive à l'égard de la question de la libéralisation du régime de visas pour la Russie.
Iran

M. Vénizélos s'est de nouveau dit satisfait des progrès réalisés entre l'Iran et le P5+1 concernant l'application de l'accord, tout en indiquant qu'il était un dialogue substantiel et sincère qui conduirait au règlement de cette question. Une question de sécurité internationale. Il a également formé l'espoir que l'Iran continuerait de faire preuve de pragmatisme en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable, globale et définitive.

Turquie

Interrogé sur les récentes évolutions en Turquie, M. Vénizélos a affirmé qu'une Turquie stable au niveau économique, institutionnel et social serait dans l'intérêt de tous et que la Grèce ne voulait pas voir cette instabilité intérieure « exportée » en Mer Egée ou en Méditerranée orientale.

Chypre

Pour ce qui est de la question chypriote, M. Vénizélos a de nouveau réitéré la nécessité de parvenir à une solution viable et juste, sur la base des résolutions de l'ONU et de l'acquis communautaire, tout en signalant qu'il était très important pour les deux parties de parvenir à un accord sur le communiqué conjoint, car il était indispensable d'avoir un accord sur les principes fondamentales du règlement des questions telles que la souveraineté. Il a également souligné qu'il était préférable de régler ces questions maintenant et pas plus tard. En outre, il a affirmé qu'il avait l'opportunité de discuter de toutes ces questions à Bruxelles avec M.Kassoulidis, ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre.

Farmakonisi

Interrogé sur la question des réfugiés à Farmakonisi, il a affirmé qu'il y avait des témoignages divergents de la part des autorités et des réfugiés et qu'il était important de mener une enquête indépendante en vue de faire toute la lumière sur ces incidents. « La Grèce se trouve dans une position très difficile », a-t-il souligné, « car elle essaye de protéger ses frontières et dans le même temps de respecter les droits de l'homme et la souffrance des réfugiés. Telle est l'une des raisons pour laquelle la Gestion des migrations et des frontières constitue une priorité absolue de la Présidence hellénique.

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