E. VENIZELOS: «Le Conseil "Affaires générales" d'aujourd'hui s'est principalement penché sur la préparation du Conseil européen de printemps qui se tiendra à la fin de la semaine, les 20 et 21 mars.

Le principal point à l'agenda du Conseil européen sera l'économie, y compris la croissance, la compétitivité et l'emploi, des dossiers figurant parmi les priorités, bien évidemment, de la Présidence hellénique. En outre, les questions énergétiques seront en tête de l'agenda.

L'amélioration de la compétitivité industrielle en tant que condition à la croissance économique et à la création d'emplois, constitue, comme je l'ai tout à l'heure dit, la principale priorité  de la Présidence hellénique ainsi que de toutes les sociétés européennes au cours de cette période précédant les élections européennes.

Notre objectif est de suivre de près l'application des Conclusions du Conseil européen imminent et de mettre l'accent sur l'adoption des politiques qui renforceront la croissance et l'emploi. 

Lors du prochain Conseil européen seront également abordés des dossiers relatifs à l'énergie et au climat, deux questions étroitement liées vu l'influence exercée par les questions énergétiques sur l'arrêt ou l'accélération du changement climatique. L'objectif est de parvenir aux niveaux européens en matière de climat et d'environnement et, dans le même temps, d'élaborer des politiques européennes cohérentes en vue d'avoir des prix d'énergie abordables, de la sécurité dans l'approvisionnement et de la compétitivité industrielle.

L'écart entre les prix d'énergie en Europe et aux Etats-Unis ainsi qu'entre les pays de l'Union européenne, influe sur la compétitivité industrielle et, finalement, sur la croissance du continent.

Par conséquent, nous devons nous pencher plus sur les moyens permettant une meilleure organisation et une amélioration du fonctionnement du marché de l'énergie européen ainsi que sur la façon dont nous pourrons promouvoir l'efficacité énergétique et la diversification des sources d'énergie et des voies d'approvisionnement. Car nous devons améliorer notre sécurité énergétique et diversifier et réduire notre dépendance à l'égard des pays tiers.

La situation en Ukraine a été débattue de manière exhaustive lors du Conseil des Affaires étrangères d'hier et les dirigeants européens poursuivront ce débat lors du Conseil européen. Lors du déjeuner aussi, en présence du Président du Conseil européen,  Herman Van Rompuy, le Conseil "Affaires générales"a eu l'occasion d'aborder de nouveau la question de l'Ukraine.

Nous avons également évoqué nos relations avec l'Afrique, dans le cadre de la préparation de la prochaine réunion au sommet UE-Afrique. La Présidence hellénique accorde une importance majeure au renforcement de la coopération de l'UE avec les Etats africains, non seulement dans les domaines de la croissance et du commerce, mais aussi dans ceux de l'immigration et de la sécurité, y compris la sécurité maritime.

Lors de la session d'aujourd'hui, nous avons traité à fond le Rapport de Synthèse de la Présidence, les débats et les messages des différentes formations du Conseil, dans le cadre du processus du Semestre européen 2014.   Le Rapport nous offre un aperçu clair des pas qui devront être faits en vue de l'application de la "Stratégie Europe 2020", tout en soulignant les points les plus critiques et en mettant  l'accent plutôt sur l'application et l'atteinte des résultats dans les régions où nous enregistrons un retard que sur les engagements pris au niveau européen.

Sur la base du projet des Conclusions du Conseil qui a été finalisé aujourd'hui, les 28 chefs d'Etat et de gouvernement doivent parachever la première étape du Semestre européen lorsqu'ils se réuniront à la fin de la semaine.

A l'agenda du Conseil ont également figuré des questions institutionnelles. Suite au récent communiqué de la Commission sur l'Etat de droit, nous avons fait un premier échange des points de vue sur les valeurs fondamentales de l'UE en vue d'assurer leur protection et application efficaces de la part des Etats membres.

Enfin, au cours du déjeuner de travail avec le Président Herman Van Rompuy, nous avons eu l'occasion d'une part de réexaminer les questions ayant trait à la préparation de l'agenda du Conseil européen et d'autre part de tenir une discussion très productive sur le principe de subsidiarité, sur la base du document de la Présidence et des interventions y relatives des Etats membres lors des réunions précédentes du Conseil.

Voilà donc ma déclaration sur le Conseil "Affaires générales" d'aujourd'hui. Je suis prêt à répondre à vos questions.

JOURNALISTE: Cette question ne relève pas de la compétence du Conseil "Affaires générales" mais j'aimerais un commentaire de la par de  M. Vénizélos  au sujet de l'accord conclu entre les créanciers et mon pays et lui demander son avis à cet égard.

E. VENIZELOS : Cet accord conclu au niveau d'experts est une évolution positive. Notre objectif principal est de mettre fin au cercle vicieux lié à la capacité et à la volonté de la Grèce, de notre société, de nos citoyens, de parachever l'application du programme d'ajustement. Nous pouvons désormais présenter des résultats plus substantiels. L'excédent primaire de la Grèce est le meilleur au niveau mondial, non seulement au sein de l'Union européenne et de la zone euro mais aussi au niveau international. Tel est notre principal argument, au moment où nous organisons la préparation de la dernière étape de ce processus très difficile visant au retour à la normalité. A savoir, le principal objectif de la Grèce est de redevenir un Etat européen normal sur le même pied d'égalité que les autres Etats membres de l'Union européenne et notamment de la zone euro.

JOURNALISTE: Une question adressée à la présidence: Ne craignez- vous pas que la situation en Ukraine monopolise le débat lors de la réunion au sommet puisque tel a été souvent le cas à ce jour? Il existe au départ une thématique importante mais par la suite d'autres questions viennent s'ajouter ce qui requiert beaucoup de temps et d'énergie. Vous avez dit que cette question avait été débattue dans une certaine mesure au cours du déjeuner aussi.  Quel a été le contenu de cette discussion?
E. VENIZELOS : Malheureusement, nous assistons à une escalade de la crise en Ukraine. Les conclusions du Conseil "Affaires étrangères" d'hier reflètent la position européenne axée, d'une manière claire, ferme et constructive, sur des principes tels que le respect de l'ordre légal international, ainsi que sur la nécessité de préserver la stabilité dans la région et la paix sur le continent européen.

Je ne suis pas en position de faire des pronostics pour ce qui des décisions qui seront prises par le Conseil européen, mais le principe de base est bien clair. Notre stratégie demeure la même. L'Union européenne est prête à participer à des pourparlers constructifs, diplomatiques et politiques portant sur des initiatives, mais toujours dans le cadre du droit international et du respect, premièrement de l'intégrité territoriale et, deuxièmement, des frontières existantes. Et cela revêt une importance vitale pour notre continent.

Je vois qu'il n'y a pas d'autres questions. Je vous remercie.

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