Le gouvernement chypriote s'est efforcé d'assouplir le projet de taxation des dépôts bancaires prévu par le plan de sauvetage du pays, une disposition sans précédent en Europe qui a suscité l'hostilité des déposants concernés et l'inquiétude des places financières.

"Dans le cadre de nos fonctions politiques, nous avons travaillé pour assurer la stabilité de la zone euro", a rappelé la chancelière lors d'une déclaration aux côtés du président français François Hollande et du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avant un dîner de travail avec des industriels européens sur le thème de la compétitivité.

"Nous avons fait cela par le passé et nous allons continuer de le faire comme nous l'avons fait ces derniers jours avec Chypre", a-t-elle ajouté. "Ici aussi nous voulons nous assurer que l'euro reste stable".

François Hollande a de nouveau insisté sur l'importance de favoriser la croissance dans les 17 pays de la zone euro.

"Comme l'a dit la chancelière, nous avons fait déjà beaucoup pour ne pas dire l'essentiel pour assurer la stabilité de la zone euro. C'était la condition. Mais la priorité c'est de retrouver le plus haut niveau de croissance", a-t-il dit.

Les difficultés à Chypre montrent que "la crise persiste", a estimé quant à lui José Manuel Barroso. "Nous devons élargir nos mesures", a-t-il ajouté.

"Nous avons déjà agi dans les domaines budgétaires pour pallier les difficultés sociales mais nous devons rester concentrés", a dit le président de la Commission européenne.

Pour lui, "la croissance viendra d'une compétitivité accrue et non pas d'une augmentation des dettes".

Alors que l'euro et les Bourses cédaient du terrain lundi face à la menace d'un nouveau rebondissement de la crise de la dette, les responsables politiques et monétaires européens ont multiplié les déclarations rassurantes pour expliquer que le cas chypriote était exceptionnel et qu'il le resterait.

Devant la presse à Berlin, Angela Merkel, José Manuel Barroso et François Hollande y ont fait à peine allusion, la chancelière expliquant que ce n'était "pas le sujet" de leur rencontre.

L'entourage de François Hollande a aussi estimé que ce n'était "pas le lieu", faisant valoir que la question devait se gérer "au niveau de l'Eurogroupe".

Noah Barkin et Elizabeth Pineau, édité par Marc Joanny