BERLIN, 2 février (Reuters) - La vigueur de la croissance allemande permet d'envisager une augmentation de la dépense publique, a déclaré jeudi la chancelière allemande, Angela Merkel, qui cherche toujours à convaincre les sociaux-démocrates de reconduire leur coalition.

Le gouvernement allemand a considérablement relevé cette semaine sa prévision de croissance pour 2018 qu'il situe désormais à 2,4% contre 1,9% auparavant.

S'exprimant après avoir rencontré les dirigeants des 16 Länder, Angela Merkel a jugé que ces chiffres encourageant lui offraient une "marge de manoeuvre supplémentaire" dans ses négociations.

Les représentants des conservateurs et des sociaux-démocrates ont trouvé un accord jeudi soir sur le déblocage de 11 milliards d'euros destinés à l'éducation qui pourrait, selon une dirigeante du SPD, convaincre ses membres d'approuver la reconduction de la coalition, qui mettrait fin à quatre mois d'impasse politique en Allemagne

Les conservateurs avaient fait part plus tôt de leur optimisme sur la conclusion d'un accord d'ici dimanche.

"Au point où nous en sommes, je m'attends à un accord d'ici dimanche", a déclaré Horst Seehofer, le dirigeant de l'Union chrétienne-sociale (CSU), l'alliée bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel.

Armin Laschet, ministre-président CDU de Rhénanie du Nord-Westphalie, a également dit son espoir de parvenir à un accord durant le week-end.

Les conservateurs et les sociaux-démocrates allemands avaient fait mercredi de nouveaux pas en avant dans leurs négociations, s'accordant sur les retraites, le climat et l'emploi dans le secteur social.

Ils étaient auparavant parvenus à un compromis sur les délicates questions de l'immigration et du regroupement familial.

Le SPD a promis de soumettre le texte à l'approbation de ses 440.000 membres. La victoire du "oui" pourrait être compromise par l'opposition de l'aile gauche du parti et de sa branche jeunes à une nouvelle "grande coalition". (Hans-Edzard Busemann; Guy Kerivel et Nicolas Delame pour le service français)