(Actualisé avec Florian Philippot)

PARIS, 18 juillet (Reuters) - Marine Le Pen s'est défendue jeudi de tout conflit d'intérêt dans l'embauche de son compagnon Louis Aliot, vice-président du Front national, comme assistant parlementaire au Parlement européen et annoncé une plainte en diffamation contre Mediapart.

Selon le site d'informations, la présidente du FN et eurodéputée verse à Louis Aliot un salaire mensuel de 5.006,95 euros brut pour un travail à temps partiel et a dû répondre l'été dernier aux services financiers de l'assemblée européenne.

Dans un courrier cité par Mediapart, un article du Parlement européen stipule que l'enveloppe mise à disposition par le Parlement pour chaque député "ne peut pas financer les contrats permettant l'emploi ou l'utilisation des services de conjoints des députés ou de leurs partenaires stables non matrimoniaux".

Dans un communiqué, Marine Le Pen reconnaît avoir été priée de s'expliquer mais souligne qu'après ses explications, le Parlement n'a pas donné suite.

"Si le Parlement européen s'est interrogé par courrier il y a plus d'un an, les réponses apportées à ses interrogations en septembre 2012 ont pleinement rassuré le Parlement européen sur l'absence totale de conflit d'intérêt", écrit-elle.

Dans sa réponse au Parlement européen, communiquée par le FN à Mediapart, la chef de file du FN estime que Louis Aliot n'est ni un "conjoint", ni "partenaire stable non matrimonial".

"Je ne suis ni mariée à Louis Aliot, ni liée avec lui par un Pacte civil de solidarité (PACS-NDLR), ni par une déclaration fiscale commune, ni par un quelconque statut reconnu par l'Etat français, toujours au titre de l'article 58" des mesures d'application du statut des députés au Parlement européen, écrit-elle.

Marine Le Pen avait officialisé sa relation avec Louis Aliot pendant la campagne présidentielle de 2012 en posant avec l'ancien secrétaire général du FN, inscrit au barreau de Perpignan, dans Paris Match.

L'hebdomadaire expliquait alors que Louis Aliot avait longtemps choisi d'être un "homme de l'ombre", Marine le Pen insistant sur sa volonté de ne pas "mélanger vie privée et vie publique."

Sur son compte Twitter, il annonce lui aussi le dépôt d'une plainte en diffamation contre le site d'informations.

LEGAL

Dans leur courrier, les services du Parlement s'interrogent également sur la rémunération, jusqu'au 30 juin 2012, de l'autre assistant de Marine Le Pen à Strasbourg : Florian Philippot, vice-président en charge de la stratégie et de la communication.

Selon Mediapart, ils rappellent que les fonds débloqués pour financer le travail des assistants parlementaires ne peuvent pas servir à financer une campagne électorale et notent que Louis Aliot et Florian Philippot furent les deux directeurs de la campagne présidentielle de Marine Le Pen.

"J'avais deux contrats, de manière très claire", a réagi Florian Philippot sur BFM TV. "J'avais un contrat sur la campagne pour ma fonction de directeur de campagne et j'avais un contrat au parlement européen qui a duré quelques mois et qui a été clôturé en juin 2012 parce que j'ai été nommé vice-président du Front National le 12 juillet 2012."

"Mediapart croit faire un scoop alors qu'ils sortent un échange de courrier qui date d'il y a un an entre Marine Le Pen et le Parlement européen", a-t-il ajouté. "Le Parlement européen n'a rien vu à y redire parce que tout cela est légal." (Gérard Bon, avec Marine Pennetier)