Jamais au cours des 36 dernières années (et cela représente 10 cérémonies d'investiture) on n'avait vu Wall Street perdre plus de 1% un jour de prestation de serment... alors une chute de -5%, c'est absolument sans précédent dans l'histoire des USA en de telles circonstances.

Mais il existait pour expliquer ce recul, des raisons objectives qui préexistaient au discours de politique générale prononcé depuis les marchés du capitole: une nouvelle bouffée d'angoisse au sujet des valeurs bancaires avait déjà précipité le recul de Wall Street sous la barre des -2% dès les 1ers échanges... et les pertes doubleront lorsque les opérateurs réaliseront que Barack Obama ne présentait aucun engagement précis en matière de politique de relance et n'annonçait pas de mesures supplémentaires de soutien à l'économie américaine.

Où en sera la croissance dans 6 mois si les banques US s'effondrent ? Et si la récession se transformait en dépression ?
La non préservation des 8.000Pts sur le Dow Jones (qui s'est enfoncé jusque sous les 7.950Pts pour la 1ère fois depuis les 20 et 21 novembre 2008).
Le 'S&P-500' a dévissé de -5,2%, littéralement torpillé par l'effondrement de -61% de State Street (sur un 'profit warning'), de Suntrust et Well Frago (-24%), de JP-Morgan (-20,7%) ou encore de Zion Bancorp et Citigroup puis Goldman Sachs (-19%) et Richard Ellis (-18%).

Wall Street reste tétanisé par le cas de Royal Bank of Scotland (RBoS), victime d'une perte qui pourrait se monter à plus de 36Mds$ en 2008... et qui risque d'en passer par une nationalisation enterrant les derniers espoirs des actionnaires. RBoS est victime de circonstances présentant plus d'une similitude avec celles qui ont envoyé au tapis Merrill Lynch, Bear Stearns, Wachovia (et tant d'autres moins connues auquelles le krach immobilier a été fatal).

Les valeurs technologique -dépendantes du crédit et de la vigueur de la consommation- ont donc suivi le même chemin que les valeurs cycliques du 'Dow': Nasdaq a chuté de son côté de -88,5Pts (-5,78%) à 1.441Pts... le pire score depuis 1er décembre 2008 (avec des pertes atteignant -6,5% sur Microsoft et Intel, -10% sur Echostar et Expedia, -11% sur Sears, Lamar Advertising, Sandisk, Wynn Resorts et -12% sur SUN Micro et enfin -16,3% sur Virgin Media.

Alors que l'ensemble des compartiments de la cote passait au laminoir (seul le secteur de la pharmacie a échappé à la débâcle grâce à des résultats meilleurs que prévu du géant Johnson & Johnson), le Dollar bondissait de plus de 2%, l'Euro touchant un plancher de 1,2870$, au plus bas depuis le 9 décembre, malgré une 3ème remontée du baromètre de confiance des milieux d'affaires allemands ZEW en janvier: les cambistes semblent avoir davantage confiance dans la capacité de rebond de l'économie américaine que dans la croissance mondiale.

Comment ce paradoxe se résoudra-t'il ?

PhB

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