Wall Street a bien tenté de remonter la pente, d'échapper au tsunami baissier qui a déferlé sur l'Asie en milieu de nuit puis dévasté les indices boursiers à travers l'Europe.

Et cela a failli marcher: le Dow Jones gagnait pratiquement +2% à 45 minutes de la clôture, le Nasdaq près de +2,5% mais Henry Paulson a évoqué de nouvelles faillites d'institutions financières, la lenteur de l'assainissement de la situation... et les gains se sont évaporés en quelques minutes.

Les indices US ont rebasculé dans le rouge, alignant une 6ème séance de repli consécutif, le Dow Jones (-2%) a clôturé pratiquement au plus bas du jour, sur le seuil des 9.350Pts.
Au lendemain de son 'profit warning', Alcoa a plongé de -12%, la raréfaction du crédit menace d'étouffer General Motors (qui a perdu -8,5%), Bank of America ne se remet toujours pas de l'annonce de son augmentation de capital de 10Mds$ (et -7% à l'arrivée.

De son côté le Nasdaq a n'a que cédé -0,8% grâce à Amazon, Cadence, Citrix, Qualcomm, Research in Motion qui ont gagné entre +5 et +5,5%.
En revanche, Yahoo et Joy Global ont perdu -5% et Leap Wireless -10,5%.

Les 'technos' demeurent ancrées dans une tendance extrêmement négative, la perte atteint pas moins de -16% en 6 séances... et -26% depuis le fameux rebond du 19 septembre vers 2.320Pts (interdiction des ventes à découvert sur un millier de valeurs financières de part et d'autre de l'Atlantique).
Les valeurs parapétrolières qui chutaient de -10% en moyenne la veille se sont légèrement redressées dans le sillage X-To Energy, mais ce fut loin d'être convainquant, la faute au baril de pétrole resté ancré sous 88$ après publication de stocks de 'brut' US en nette progression après la remise en route progressive des installations du Golfe du Mexique.

Henry Paulson tenait mercredi soir une conférence de presse: il ne se montre guère optimiste pour l'économie et ne s'attend pas à une résolution rapide de la crise actuelle (profonde et durable).
'Le défi à relever est immense, il faudra se montrer patient, les mesures de cantonnement des actifs pourris n'entreront pas en vigueur aux Etats-Unis avant plusieurs semaines, d'autres institutions financières feront faillite' a t'il déclaré en substance.

Une réunion du ' G7 ' est programmée pour ce week-end mais pour résoudre la crise, il va falloir travailler en liaison étroite avec les pays en voie de développement qui forment le ' G20 '. Parmi les tâches les plus urgentes, Henry Paulson cite la restauration de la liquidité (le dégel des échanges interbancaires), la sécurisation des capitaux, la stabilisation des marchés, la mise en oeuvre de nouveaux outils de régulation (les marchés généralement n'aiment pas cela).

Mais Wall Street a surtout très mal réagi à l'évocation de nouvelles faillites: un tel aveu risque de continuer à alimenter le sinistre petit jeu du ' à qui le tour'... ce péril que le gouvernement britannique a décidé d'éradiquer en annonçant son intention de mettre 50 milliards de livres sterling à disposition des principales banques du pays afin de s'assurer que le système financier puisse disposer des ressources nécessaires.
Plus concrètement, la BoE indique qu'elle se tient prête à nationaliser tout établissement bancaire susceptible de connaître des problèmes de liquidités ou de non respect de ses ratios de solvabilité.

A suivre ce jeudi les chiffres hebdomadaires du chômage... dans le contexte de déprime actuel, toute dégradation sera interprété comme une grave menace pour la consommation et la croissance.

PhBéchade

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