(Actualisé avec marche bloquée, précisions)

par Oliver Barth

CHEMNITZ, Allemagne, 1er septembre (Reuters) - La police de Chemnitz, dans l'est de l'Allemagne, a interrompu samedi soir un rassemblement d'extrême droite, après que quelques dizaines de manifestants antifascistes eurent tenté de faire irruption dans leur cortège.

Six mille partisans du parti AfD (Alternative pour l'Allemagne) et du groupe anti-islam Pegida ont été bloqués dans leur progression par les forces de police, non loin d'un énorme buste de Karl Marx, dans le centre.

Un peu plus tôt, des milliers de personnes avaient rejoint une contre-manifestation, organisée à Chemnitz par des formations de gauche qui accusent AfD et Pegida de vouloir tirer parti de la mort d'un Allemagne de 35 ans, tué à l'arme blanche par des immigrés.

Samedi, les policiers anti-émeutes ont pourchassé des manifestations antifascistes vêtus de noir qui avaient tenté de s'introduire dans le cortège d'extrême droite, dont les participants brandissaient des drapeaux allemands, chantaient l'hymne national et scandaient "Merkel doit s'en aller!"

La police a procédé à des arrestations, mais dans l'ensemble le face-à-face tendu a pris fin sans violence.

Alors que les manifestants des deux cortèges commençaient à se disperser, la police du Land de Saxe a écrit sur son compte Twitter: "Une écrasante majorité des gens se comportent pacifiquement. A ceux qui cherchent à fomenter des troubles, nous disons que nous restons déployés en force dans la ville et nous réitérons notre demande: restez pacifiques!"

Plus de 1.200 policiers avaient été mobilisés pour assurer la sécurité lors de ces manifestations.

Le meurtre de Daniel H., un Allemand de 35 ans, a déclenché plusieurs jours de manifestations xénophobes dans l'est de l'Allemagne, fief des mouvements anti-immigrants Pegida et AfD.

L'arrivée de centaines de milliers de migrants et réfugiés venus du Proche-Orient, en 2015, a alimenté des sentiments xénophobes et permis à l'AfD ou Pegida d'avoir le vent en poupe.

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, dont le parti social-démocrate (SPD) dirige la mairie de Chemnitz et a contribué à organiser la marche de gauche samedi, a estimé sur Twitter que les Allemands avaient tout particulièrement le devoir de s'opposer à toute forme de fascisme.

"Lorsque des gens se mettent à nouveau à rôder dans nos rues en faisant le salut hitlérien, notre histoire nous oblige à nous lever pour défendre la démocratie", a-t-il estimé. (Arthur Connan et Eric Faye pour le service français)