STRASBOURG, 15 janvier (Reuters) - Les députés européens ont exprimé mardi leur soutien à l'intervention française au Mali en regrettant l'incapacité de l'Union européenne à agir collectivement pour assurer la sécurité à sa porte.

La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a remercié les Etats membres engagés au Mali "et notamment la France" avant d'annoncer l'adoption prochaine par l'UE d'un plan de soutien logistique et humanitaire à Bamako.

"Si j'étais méchant, je dirais : on dit aux Français 'on va vous donner les infirmières et allez vous faire tuer là-bas", a répliqué le coprésident des Verts, Daniel Cohn-Bendit, en exprimant son soutien à l'intervention militaire de Paris.

"Nous n'avons pas une force d'intervention civile ou militaire européenne et c'est là que le bât blesse", a-t-il ajouté en soulignant la difficulté pour la France d'intervenir seule dans un pays qui la ramène à son passé colonial.

Son collègue de l'UMP Arnaud Danjean a déploré sur le même ton l'inaction de l'Union européenne alors qu'elle a adopté il y a deux ans, dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune, "une stratégie Sahel qui intègre un volet sécuritaire qui identifie clairement les menaces et qui identifie clairement aussi le besoin que nous aurons un jour d'une action robuste."

"J'aurais souhaité que des menaces communes appellent des réponses communes", a déclaré de son côté Michael Gahler, un élu chrétien-démocrate allemand.

"Un Etat membre a demandé un soutien mais nous n'avons pas de forces de défense européennes", a réagi Catherine Ashton.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent se réunir jeudi à Bruxelles pour adopter un plan d'action en faveur du Mali. (Gilbert Reilhac, édité par Yann Le Guernigou)