par Brian Ellsworth et Mario Naranjo

SABANETA, Venezuela, 2 avril (Reuters) - Nicolas Maduro, président par intérim du Venezuela et héritier désigné d'Hugo Chavez, a donné mardi le coup d'envoi officiel de sa campagne pour l'élection présidentielle du 14 avril à Sabaneta, le village natal du "Comandante" mort d'un cancer le 5 mars dernier.

"Nous considérons Chavez comme notre père. Il a marqué nos existences, c'est pourquoi nous sommes venus ici pour faire le serment, sur la terre de son enfance, que nous ne l'abandonnerons jamais", a dit Maduro.

"Je vais devenir le président de notre pays parce qu'il l'a ordonné", a poursuivi le candidat du PSUV, qui a placé toute sa campagne sous le signe de Chavez, utilisant son héritage, son image et jusqu'à sa voix enregistrée qu'on entend dans ses meetings. (voir )

Entouré de membres de la famille Chavez et de responsables politiques, Maduro, qui est âgé de 50 ans, a évoqué la vie de Chavez, écouté ou narré des anecdotes sur la vie du père de la "révolution bolivarienne". Comment, enfant, il vendait des bonbons dans la rue par exemple.

A Sabaneta, dans les plaines centrales du pays, il a admiré un arbre planté par Chavez, baptisé "Révolution", et un autre, planté lui par le président bolivien Evo Morales et baptisé "Rébellion".

Un orchestre a joué des airs de "llanera", la musique préférée du "Comandante".

"Nicolas Maduro sera élu le 14 avril par la majorité de notre peuple pour poursuivre l'accélération de la révolution", a prédit Adan Chavez, le frère aîné du défunt président.

Les sondages d'opinion donnent à l'ancien syndicaliste devenu le ministre des Affaires étrangères puis le vice-président de Chavez une confortable avance comprise entre onze et vingt points sur le candidat de l'opposition, Henrique Capriles, 40 ans.

Ce dernier, qui avait obtenu en octobre dernier 44% des voix face à Chavez, a choisi lui l'Etat pétrolier de Monagas, dans l'est du pays, pour lancer sa campagne officielle.

Ses conseillers électoraux espèrent que l'élan de "sympathie" suscité par la mort de Chavez va s'estomper et que cela permettra au gouverneur de l'Etat de Miranda, fondateur du parti Primera Justicia (Justice d'abord, droite), de réorienter la campagne sur les problèmes quotidiens des Vénézuéliens.

Henrique Capriles invoque lui aussi fréquemment le fantôme du président socialiste, pour mieux le comparer à Nicolas Maduro, qu'il appelle par son prénom et accuse de n'être qu'une pâle imitation de son maître. Son leitmotiv: "Nicolas, tu n'es pas Chavez". (Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)