MADRID, 16 mai (Reuters) - Le gouvernement espagnol s'est à son tour prononcé publiquement pour une intégration approfondie de la zone euro, suggérant "un certain niveau de mutualisation des dettes" et un budget commun.

Dans un document adressé dès février à la Commission européenne, mais révélé seulement mardi par le ministère de l'Economie après des fuites, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy expose ses propositions pour renforcer la zone euro et amortir les chocs économiques.

"Les Etats membres participant (à la zone euro) devraient autoriser un certain niveau de mutualisation des dettes", peut-on lire dans ce document.

"La création d'un Trésor au niveau de la zone euro et la possibilité d'émissions d'obligations communes pourraient aussi être envisagées", ajoute Madrid, qui observe qu'une gestion commune de la dette est une partie vitale de toute union budgétaire.

Ces propositions vont plus loin que les pistes explorées par l'Allemagne et la France, et exposées lundi soir à Berlin par Angela Merkel et Emmanuel Macron, qui sont convenus d'établir une feuille de route pour approfondir l'Union européenne et la zone euro.

La chancelière et le nouveau président français se sont aussi dits prêts à modifier les traités européens pour réformer la zone euro et l'Union.

Par le passé, l'idée d'"euro-obligations", déjà avancée par Rajoy en 2012 et relancée par le document espagnol, a été snobée par l'Allemagne, redoutant d'avoir à financer les dépenses d'autres pays de la zone euro, et Emmanuel Macron a dit qu'une mutualisation de la dette n'avait pas ses faveurs. (Sarah White; Henri-Pierre André pour le service français)