Madrid (awp/afp) - Le gouvernement de gauche espagnol a confirmé jeudi vouloir ramener son déficit public à 3% du PIB en 2024, soit le plafond autorisé par Bruxelles, après avoir obtenu l'an dernier des résultats meilleurs que prévu en matière de finances publiques.

"La prévision, c'est que nous finirons cette année 2024 avec 3%" de déficit public, conformément aux règles fixées par "le pacte de stabilité" européen, a assuré la ministre du Budget María Jesús Montero, lors d'une conférence de presse.

Cet objectif sera atteint sur la base des équilibres de recettes et de dépenses de 2023, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez ayant renoncé à présenter un projet de loi de finances pour 2024 en raison de la situation politique, notamment les rivalités au sein de sa majorité.

Malgré l'absence de budget, "le gouvernement tient sa parole et tient ses engagements", a insisté Mme Montero, en précisant que les 3% de déficit seraient atteints sans coupes budgétaires pour les services publics.

M. Sánchez a annoncé mercredi que le déficit public espagnol avait été ramené l'an dernier à 3,7% du produit intérieur brut à la faveur d'une croissance de 2,5%, parmi les plus élevées de la zone euro.

Ce chiffre est inférieur d'un point au taux de 2022, révisé à la baisse à 4,7% contre 4,8% jusqu'à présent. Il est, en outre, meilleur que l'objectif de 3,9% initialement fixé par le gouvernement.

Depuis la pandémie de Covid-19, qui avait entraîné une envolée du déficit à 10,1% du PIB en 2021, le décalage entre les dépenses et les recettes publiques s'est réduit de "6,4 points", soit l'équivalent de "60 milliards d'euros", a souligné Mme Montero.

"Il s'agit de la plus grosse réduction du déficit de notre histoire", a poursuivi la numéro deux du gouvernement Sánchez, en précisant que cette baisse avait été atteinte malgré d'importantes dépenses pour atténuer les effets de l'inflation.

Selon les calculs du gouvernement, 17 milliards d'euros ont été débloqués l'an dernier pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages, rogné par la hausse des prix. Sans cela, le déficit espagnol "aurait atteint 2,5%" du PIB, selon Mme Montero.

La situation de l'Espagne, souvent classée parmi les mauvais élèves de l'UE en matière de gestion des deniers publics, tranche avec celle de la France, où le déficit pourrait atteindre 5,5 voire 5,6%, selon des informations de presse.

Ce taux, supérieur aux 4,9% promis par Paris, risque, s'il est confirmé, d'entacher la crédibilité internationale du gouvernement français.

afp/rp