Ses conseillers ont déclaré qu'au-delà de la solidarité avec Israël, M. Macron souhaitait faire des "propositions aussi opérationnelles que possible" pour éviter une escalade, libérer les otages, garantir la sécurité d'Israël et œuvrer en faveur d'une solution à deux États.

Le dirigeant français a fait monter les enchères avant le voyage, déclarant aux journalistes qu'il ne se rendrait dans la région que s'il pensait que la visite serait "utile".

Refusant de préciser quelles pourraient être ces propositions, un conseiller de M. Macron s'est contenté de dire, lors d'un point presse, qu'il y avait des choses à faire pour qu'Israël ne se sente pas seul dans sa lutte contre le terrorisme.

M. Macron rencontrera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président israélien Isaac Herzog et les leaders centristes Benny Gantz et Yair Lapid pour l'opposition.

Toutefois, bien qu'il ait téléphoné et parlé aux dirigeants d'Israël, d'Égypte, d'Arabie saoudite, d'Iran et du Qatar depuis l'attaque du 7 octobre par des militants du Hamas, sa visite intervient tardivement, quelques jours après celle de ses homologues américains, britanniques, allemands et italiens.

La capacité de M. Macron à influencer les événements dans la région semble désormais limitée par ce que certains analystes considèrent comme une évolution vers une ligne anglo-américaine plus pro-israélienne, en contraste avec l'approche gaulliste française traditionnellement distincte et plus pro-arabe.

"La puissance douce de la France au sud de la Méditerranée s'est considérablement affaiblie", a déclaré à Reuters Karim Emile Bitar, expert en politique étrangère basé à Beyrouth au sein du groupe de réflexion français IRIS.

"Nous avons l'impression que plus rien ne distingue la France des autres pays occidentaux, ce qui n'était pas le cas historiquement et qui choque l'opinion publique dans le monde arabe", a-t-il ajouté.

La décision du gouvernement français d'adopter une interdiction générale des manifestations pro-palestiniennes en France, avant qu'elle ne soit annulée par les tribunaux, est l'une des raisons pour lesquelles M. Macron a perdu du crédit dans le monde arabe, a-t-il ajouté.

Les fonctionnaires français contestent toutefois l'idée que la politique de M. Macron est biaisée. Ils affirment que M. Macron a constamment réaffirmé les droits des Palestiniens et la position d'une solution à deux États. "C'est un objectif dont la France ne s'est jamais écartée", a déclaré le conseiller.

Une rencontre avec le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas est "très probable", ainsi qu'une escale dans une ou plusieurs capitales arabes de la région, ont indiqué des responsables français.

Mais M. Macron est également contraint par une situation explosive dans son pays et par le fait qu'un certain nombre de ressortissants français sont probablement retenus en otage par le Hamas.

Trente citoyens français ont été tués le 7 octobre et sept sont toujours portés disparus. L'un d'entre eux est apparu dans une vidéo diffusée par le Hamas, mais le sort des six autres reste inconnu.

M. Macron a promis à la télévision nationale que la France "n'abandonnerait aucun de ses enfants" à Gaza. Il a déclaré aux journalistes qu'il espérait que la médiation du Qatar pourrait contribuer à la libération des otages.

La visite de M. Macron aura également une résonance particulière dans son pays, où les importantes communautés musulmanes et juives de France sont sur les dents depuis l'assassinat d'un enseignant par un militant islamiste que les autorités françaises ont lié aux événements de Gaza.

Le dirigeant français devra faire preuve de doigté lors de sa tournée dans la région, le conflit israélo-palestinien ayant souvent attisé les tensions dans le pays et l'opposition française étant prête à bondir sur le moindre faux pas.