Wayne Cole fait le point sur les marchés européens et mondiaux pour la journée à venir.

La semaine s'annonce charnière, la Réserve fédérale américaine étant à la tête d'un quintet de réunions de banques centrales de pays riches qui mettront à l'épreuve l'optimisme du marché quant à des réductions de taux rapides et précoces l'année prochaine.

Le rapport sur les prix à la consommation aux États-Unis pour le mois de novembre, publié mardi, influencera également les perspectives, les analystes prévoyant un taux global inchangé et une hausse de 0,3 % du taux de base.

La Fed se réunit mercredi avant le "Super jeudi", au cours duquel la Banque centrale européenne, la Banque d'Angleterre, la Banque nationale suisse et la Norges Bank se réuniront. Des résultats stables sont attendus, à l'exception de la Norvège, où il pourrait y avoir une hausse compte tenu de la faiblesse de la couronne.

Il est toutefois question que la BNS envisage d'intervenir pour freiner le franc, qui a atteint son plus haut niveau en neuf ans par rapport à l'euro la semaine dernière.

La réunion de la BCE s'annonce également mouvementée, étant donné que l'inflation a suffisamment ralenti pour que même l'archi-faucon Isabel Schnabel prenne soudainement un virage dovish.

Les analystes supposent que d'autres faucons, emmenés par la Bundesbank, s'opposeront aux prix du marché qui prévoient des réductions à partir de mars ou d'avril, mais la question de savoir s'ils seront majoritaires n'est pas tranchée.

En ce qui concerne la Fed, l'attention se portera tout d'abord sur les "dot plots" du FOMC pour les taux et sur la question de savoir s'ils s'en tiendront à 50 points de base d'assouplissement l'année prochaine ou s'ils les relèveront. Les derniers graphiques prévoyaient également des réductions de 125 points de base pour 2025 et de 100 points de base supplémentaires l'année suivante.

L'attention se tournera ensuite vers la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell, qui aura l'occasion, s'il le souhaite, de s'opposer aux prévisions du marché concernant des réductions anticipées. Les marchés ont déjà ramené à 46 % la probabilité d'un assouplissement en mars à la suite du rapport optimiste de vendredi dernier sur l'emploi, tandis qu'une réduction en mai est estimée à 58 % et qu'un assouplissement d'environ 100 points de base est implicite pour l'ensemble de l'année 2024.

Goldman Sachs a avancé son appel à des réductions de taux au troisième trimestre de l'année prochaine, plutôt qu'au quatrième trimestre, et a prévu 95 points de base d'assouplissement pour 2024.

Les valeurs sûres chinoises ont chuté à leur plus bas niveau depuis cinq ans après que les prix à la consommation ont baissé de 0,5 % en novembre, la plus forte baisse depuis la fin de l'année 2020.

Le marché du Trésor est confronté à un test qui lui est propre, sous la forme d'une nouvelle offre de 108 milliards de dollars de papier à trois ans, 10 ans et 30 ans. Les rendements des obligations à 10 ans se maintiennent à 4,24 %, après avoir augmenté vendredi dans le sillage du rapport sur l'emploi, bien qu'ils soient restés stables sur la semaine.

Les prix du pétrole ont tourné au ralenti après avoir chuté de 3,9 % la semaine dernière pour atteindre leur plus bas niveau en cinq mois, dans un contexte de doutes quant à la volonté des membres de l'OPEP+ de poursuivre les réductions de l'offre. Les prix ont bénéficié d'un certain soutien vendredi lorsque Washington a annoncé qu'il reconstituerait ses réserves stratégiques de pétrole.

Le marché surveillera également les résultats du sommet sur le climat COP28, qui travaille sur un accord inédit visant à réduire progressivement l'utilisation des combustibles fossiles dans le monde.

Et il n'est pas impossible que la Grande-Bretagne ait un nouveau Premier ministre avant la fin de la semaine, car Rishi Sunak doit faire face à une enquête COVID-19 et à un vote décisif au Parlement sur son projet de relancer une politique d'envoi de demandeurs d'asile au Rwanda.

Principaux développements susceptibles d'influencer les marchés lundi :

- Elizabeth McCaul, membre du conseil d'administration de la BCE, et Aino Bunge, vice-gouverneur de la Riksbank.

- Attentes de la Fed de New York en matière d'inflation à un an pour le mois de novembre