Un aperçu de la journée à venir sur les marchés asiatiques. Alors que les investisseurs se préparent à l'une des journées les plus importantes de l'année, mercredi, avec l'inflation américaine et la décision de la Réserve fédérale, les marchés asiatiques ont leurs propres obstacles à franchir.

La banque centrale thaïlandaise fixe les taux d'intérêt, dans un contexte de détérioration de la confiance des investisseurs et de chute des actions à leur plus bas niveau depuis fin 2020, tandis que la Chine publie ses derniers chiffres sur l'inflation des prix à la production et à la consommation.

Certes, le sentiment du marché mondial semble être haussier. C'est du moins le cas à Wall Street : la hausse de 7 % des actions d'Apple, qui ont atteint de nouveaux sommets mardi, a également porté le S&P 500 et le Nasdaq à de nouveaux sommets. Les rendements des bons du Trésor ont également baissé avant la décision de la Fed.

En revanche, l'appétit pour le risque est plus mitigé en Asie, notamment en raison de l'incertitude entourant les perspectives de la Chine.

Pékin est-il en train de gagner la lutte contre la déflation ? Les marchés d'actifs nationaux suggèrent que les investisseurs sont loin d'être convaincus : les rendements obligataires se maintiennent à des niveaux historiquement bas, les actions ont atteint lundi leur plus bas niveau en six semaines et le yuan est tombé à son niveau le plus faible par rapport au dollar depuis le mois de novembre.

Les économistes s'attendent à ce que l'inflation annuelle des prix à la consommation en mai augmente de 0,3 % à 0,4 %, mais que le taux mensuel passe de 0,1 % à zéro. Cela ne laisse pas présager une relance rapide de l'économie, mais ce serait la première fois en un an que l'on enregistrerait quatre chiffres positifs d'affilée.

D'autre part, l'inflation annuelle à la sortie de l'usine devrait rester profondément négative à -1,5 %. En glissement annuel, les prix à la production ont baissé chaque mois depuis octobre 2022.

La Banque de Thaïlande, quant à elle, devrait laisser son taux d'intérêt directeur inchangé à 2,50 % pour une quatrième réunion consécutive mercredi, et ne pas le réduire avant les trois derniers mois de l'année.

C'est plus tard que prévu. Bien que l'inflation soit restée bien en deçà du seuil de tolérance supérieur de 3 % fixé par la banque centrale depuis plus d'un an, le baht thaïlandais a perdu environ 6 % cette année.

La BoT rend sa décision un jour après que l'indice boursier de référence du pays a chuté de 1,5 % pour atteindre son niveau le plus bas depuis novembre 2020. Il est en baisse cette année, et ses performances sont nettement inférieures à celles de l'indice MSCI Asia ex-Japan, qui a progressé de 5,5 %.

Trois affaires judiciaires en Thaïlande, dont une qui a piégé le premier ministre, ont accru l'incertitude politique dans la deuxième économie d'Asie du Sud-Est et fait fuir les investisseurs de son marché boursier.

Ailleurs en Asie, mercredi, les chiffres du chômage en Corée du Sud, les chiffres de la production industrielle en Inde et les dernières données sur l'inflation de gros au Japon maintiendront les investisseurs sur leurs gardes.

L'inflation annuelle des prix de gros au Japon devrait plus que doubler en mai pour atteindre 2,0 %, ce qui serait le taux le plus élevé depuis septembre.

Une autre devise à surveiller en Asie est la roupie indonésienne, qui a atteint son plus bas niveau en quatre ans mardi.

Voici les principaux développements qui pourraient orienter les marchés mercredi :

- Inflation à la production et à la consommation en Chine (mai)

- Décision sur les taux d'intérêt en Thaïlande

- Production industrielle de l'Inde (avril)