ROME, 17 décembre (Reuters) - Le président du Conseil italien, Enrico Letta, a annoncé mardi une série de mesures visant à réduire la surpopulation carcérale chronique et à accélérer les procédures de la justice civile, première étape de la réforme du système judiciaire promise de longue date.

Le gouvernement a approuvé un décret étendant l'usage des bracelets électroniques et imposant à davantage de drogués de suivre un traitement dans des centres spécialisés afin de réduire le nombre de détenus dans les prisons.

Il a aussi donné son feu vert à un projet de loi simplifiant les procédures civiles, jusqu'alors excessivement compliquées, pour permettre aux procès de se tenir plus rapidement.

La surpopulation carcérale, une plaie érigée au rang de priorité gouvernementale depuis 2010, est aggravée par la lenteur de la justice et par le gel de la construction de nouveaux établissements pénitentiaires en raison de la crise économique.

En janvier dernier, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait donné un an à l'Italie pour s'attaquer à ce problème, après avoir jugé que la surpopulation carcérale avait porté atteinte aux droits de sept prisonniers.

"Il était nécessaire de désamorcer une situation explosive et d'éviter des sanctions européennes", a déclaré Enrico Letta à l'issue de la réunion gouvernementale. "Nous voulons être sûr que les prisonniers sont détenus dans des conditions respectant leurs droits fondamentaux."

La ministre de la Justice, Annamaria Cancellieri, a précisé qu'environ 1.700 détenus devraient bénéficier d'une libération anticipée et que des mesures complémentaires seront par la suite adoptées pour permettre des remises de peine dans certains cas.

Les demandes de remises de peine seront examinées au cas par cas. "Ce ne sera pas automatique. Chaque demande devra être approuvée par un juge", a-t-elle dit.

L'Italien détient la palme des prisons italiennes les plus surchargées de l'Union européenne, avec environ 67.000 détenus pour 45.000 places en cellule. Certains établissements ont une surpopulation de 250%, selon l'association de défense des droits des prisonniers Antigone.

(James Mackenzie; Tangi Salaün pour le service français) )