"Le nombre de raffineries ne cesse de se réduire en Europe, ce qui oblige les Etats à importer de plus en plus de produits finis. Cela a des conséquences non seulement sur les balances commerciales de nos pays mais aussi et en premier lieu sur l'emploi et l'indépendance énergétique (...)", déclarent dans un communiqué commun les syndicats français CGT, CFDT et CFE-CGC, belge FTGB, anglais Unite et suisse Unia.

En fin de semaine dernière, Petroplus a annoncé des fermetures temporaires de ses sites d'Anvers, en Belgique, Petit-Couronne, près de Rouen, en Seine-Maritime, et Cressier, en Suisse. Cette décision fait suite au gel par un consortium constitué de 13 banques d'une ligne de crédit d'un milliard de dollars dont avait besoin le groupe suisse de raffinage pour acheter du pétrole brut.

Vendredi, on a appris de source proche du dossier qu'un "accord provisoire de financement" avait été trouvé pour que les négociations avec les banques et les autorités locales concernées puissent se poursuivre.

Dans leur lettre, les syndicats estiment que les gouvernements européens doivent défendre les produits raffinés en Europe. Il faut, soulignent-ils, que les Etats européens fassent en sorte que les produits raffinés importés soient sujets aux mêmes règles concernant l'environnement, la sécurité et les conditions de travail que celles régissant les produits raffinés européens.

"C'est une branche où les industries ont engrangé des milliards de bénéfices pendant des années. Il n'est pas question que les salariés passent à la trappe", déclarent les syndicats.

Lundi, un délégué CGT de l'usine Petroplus de Petit-Couronne a indiqué que les salariés de la raffinerie envisageaient d'appeler au blocage des autres raffineries françaises pour pousser les pouvoirs publics à convaincre les banques de prêter au groupe les sommes nécessaires à l'achat de pétrole brut.

Martin de Sa'Pinto; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Dominique Rodriguez