Le Yémen est divisé par un conflit qui dure depuis huit ans et qui oppose les Houthis, alliés à l'Iran et autorités de facto du Yémen du Nord, à une coalition fragmentée dirigée par Riyad, comprenant des forces du Sud soutenues par les Émirats arabes unis.

Un haut responsable du Conseil séparatiste de transition du Sud (CTS) a déclaré que les alliés de la coalition avaient été tenus dans l'ignorance des pourparlers entre l'Arabie saoudite et les Houthis.

La méfiance et les tensions croissantes entre les alliés nominaux dans le sud compliquent les efforts de paix au sens large. Un regain de violence briserait dix mois de calme relatif, la plus longue période de la guerre, dans le cadre d'un accord de trêve négocié sous l'égide de l'ONU, qui a expiré en octobre.

L'Arabie saoudite, qui souhaite mettre fin à une guerre coûteuse, négocie directement avec les Houthis pour rétablir la trêve.

"Nos amis à Riyad ont isolé tout le monde [...]. Peut-être que cela aide les négociations, mais cela crée du scepticisme parmi les amis et les parties prenantes", a déclaré Amr Al Bidh, fonctionnaire du STC, lors d'un point de presse virtuel.

"S'il s'agit de la trêve et que l'on en reste à ce stade, nous pouvons nous engager de manière constructive. Mais s'il va plus loin et que nous n'en faisons pas partie, c'est une question qui nous préoccupe. Cela ne peut pas être contraignant pour nous", a-t-il déclaré.

Le STC, qui s'est emparé à deux reprises d'Aden au détriment du gouvernement internationalement reconnu avant de conclure un accord de partage du pouvoir négocié par Riyad, n'acceptera pas de diktats en matière de gouvernance, de ressources ou de sécurité dans le sud pétrolier, a déclaré M. Bidh.

Le bureau des médias du gouvernement saoudien n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire de Reuters.

L'envoyé spécial de l'ONU a salué l'intensification des efforts en vue d'une trêve élargie, mais a souligné la nécessité d'une approche inclusive pour une résolution politique durable de cette guerre aux multiples facettes.

Le Conseil de direction politique (CLP) du Yémen, organe présidentiel créé l'année dernière et soutenu par l'Arabie saoudite, ne dispose pas d'une stratégie unificatrice parmi ses membres qui partagent un ennemi commun, les Houthis.

Le STC cherche en fin de compte à créer un Yémen du Sud séparé, un objectif sécessionniste auquel s'opposent les autres membres du CLP.

M. Bidh a critiqué la création d'une nouvelle force militaire soutenue par l'Arabie saoudite dans le sud du pays, la qualifiant de "décision unilatérale" prise par le chef du CLP et susceptible de provoquer une "instabilité".

Le conflit au Yémen, largement considéré comme une guerre par procuration entre l'Arabie saoudite et l'Iran, a tué des dizaines de milliers de personnes et provoqué une crise humanitaire.