Avant une réunion prévue avec le président Barack Obama, il était toutefois difficile de savoir si les républicains accepteraient une réouverture des administrations fédérales fermées depuis le 1er octobre sans exiger des concessions de la part de la Maison blanche.

Ces concessions concerneraient surtout le dossier de l'"Obamacare", la loi sur l'assurance maladie qui constitue le principal point de fixation des républicains depuis le début de cette crise.

L'offre de relèvement, momentané, du plafond de la dette marque néanmoins un changement d'attitude important des parlementaires républicains, qui réclamaient jusqu'à présent des concessions sur l'assurance maladie et sur les dépenses publiques.

En prolongeant jusqu'au début décembre l'autorisation d'emprunt du Trésor, indispensable pour assurer le fonctionnement de l'Etat fédéral, le Congrès écarterait la menace d'un défaut imminent qui affecterait directement l'économie en général et la plupart des Américains en particulier.

"Il est temps que ces négociations et ce débat commencent", a déclaré le président républicain de la Chambre John Boehner à des journalistes, après avoir présenté le nouveau projet aux élus de son parti.

Barack Obama s'est pour sa part déjà dit prêt à envisager un relèvement simplement temporaire du plafond de la dette s'il n'est pas lié à des concessions sur d'autres dossier.

JACK LEW ÉVOQUE "LE CHAOS" SANS RELÈVEMENT

Le président va étudier la nouvelle proposition républicaine, a assuré la Maison blanche, tout en réaffirmant que les républicains devraient accepter de mettre fin au "shutdown", la fermeture de la plupart des administrations fédérales qui a mis au chômage technique des centaines de milliers de fonctionnaires.

Le porte-parole présidentiel a toutefois fait part de la satisfaction de Barack Obama. "Le président se réjouit de constater que des gens plus raisonnables semblent au moins prendre le dessus à la Chambre", a dit Jay Carney.

De nombreux républicains n'ont pas caché leur scepticisme sur le projet que leur a présenté John Boehner lors d'une réunion à huis-clos mais le soulagement était perceptible à Wall Street, où la perspective d'un compromis permettait à l'indice Dow Jones de gagner 1,6% vers 16h25 GMT.

Le Trésor américain assure qu'il ne sera plus en mesure d'honorer la signature de l'Etat fédéral si le Congrès ne relève pas le plafond de la dette, fixé pour l'instant à 16.700 milliards de dollars, avant le 17 octobre.

Le camp républicain réfute cet argument, estimant que le Trésor pourrait assurer le service de la dette en gelant d'autres dépenses. Une hypothèse rejetée sans appel jeudi par le secrétaire au Trésor Jack Lew, pour qui "ce serait le chaos" et qui estime en outre que les USA sont confrontés à une crise politique "montée de toutes pièces".

Selon un collaborateur républicain de la Chambre, le plan Boehner empêche le Trésor d'employer des "mesures exceptionnelles" pour continuer d'emprunter une fois le nouveau plafond d'endettement atteint.

La chose était déjà arrivé au Trésor en mai mais il avait pris une série de dispositions lui permettant d'augmenter sa capacité d'emprunt de plus de 260 milliards de dollars.

Les démocrates du Congrès plaident eux pour un relèvement du plafond de la dette pour une durée supérieure à un an.

La Chambre pourrait se prononcer sur les nouvelles propositions dès ce jeudi, même si rien n'est fixé en terme d'ordre du jour. La suspension des débats initialement prévue pour la semaine prochaine a toutefois été annulée.

Barack Obama devait rencontrer successivement dans la journée les chefs de file républicains de la Chambre, les sénateurs démocrates puis les sénateurs républicains.

Avec Jason Lange, Thomas Ferraro, Steve Holland et Roberta Rampton; Marc Angrand pour le service français, édité par Pascal Liétout

par Richard Cowan