(Complété tout au long avec précisions, réactions, contexte)

AMMAN, 4 mars (Reuters) - Raqqa, ville de l'est du pays et chef-lieu de la province du même nom, est tombée lundi aux mains des combattants rebelles, a annoncé le représentant de cette région au sein de la Coalition nationale syrienne (CNS, opposition armée au régime du président Bachar al Assad).

Si l'information se confirmait, la chute de ce chef-lieu de province situé sur l'Euphrate, à 160 km à l'est d'Alep, serait la première d'une ville d'importance depuis le début, il y a deux ans, du soulèvement contre Bachar al Assad.

Moustafa Nawaf al Ali, membre de la CNS, a précisé que des brigades islamistes pour l'essentiel, y compris des éléments du Front Al Nousra, affilié à Al Qaïda, d'Ahrar al Cham et des "Faucons" sunnites, étaient entrés dans la ville après pris le contrôle d'une position de l'armée à l'entrée Nord.

Les soldats gouvernementaux ainsi que les milices fidèles à Bachar al Assad ont pris la fuite à l'ouest en direction d'Alep et à l'est en direction de la province de Daïr az Zour. Mais la présence de forces loyalistes retranchées à l'aéroport de la province, situé à 60 km de la ville de Raqqa, demeure une menace.

Un habitant de Raqqa a confirmé la chute de l'agglomération en précisant qu'un complexe appartenant aux services de renseignement était actuellement cerné par les rebelles.

Selon ce témoin, la population a également déboulonné une grande statue blanche de l'ex-président Hafez al Assad, père de l'actuel chef de l'Etat, qui trônait sur la grand-place voisine. Des images de cette action ont été diffusées sur une vidéo.

Pour le Conseil national syrien, un mouvement armé de la résistance qui fait partie de la CNS, la chute de Raqqa constituerait "une victoire décisive dans la lutte pour faire chuter le régime criminel de Bachar al Assad et mettre fin à la la plus noire de l'histoire de la Syrie".

Dans un communiqué, le CNS souligne qu'avec la prise de Raqqa, il existe désormais une continuité entre les vastes régions de l'Est, riches en pétrole, qui sont aux mains de l'opposition et les territoires de l'Ouest contrôlés par l'insurrection dans les provinces d'Alep et d'Idlib.

(Khaled Yacoub Oweiss; Jean-Loup Fiévet pour le service français)