2 mai (Reuters) - Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé mercredi un plan d'aide financière de 17 milliards de dollars sur deux ans pour l'Ukraine, au bord de la banqueroute et sous une tension politique extrême.

Cette aide est conditionnée à la mise en oeuvre par les autorités de Kiev de douze promesses, présentées ci-dessous:

ENERGIE

- Hausse de 56% du prix du gaz de ville à compter du 1er mai et de 40% du gaz de chauffage à compter du 1er juillet. Les deux tarifs devront encore être relevés de 40% en 2015 et 20% en 2016 et 2017.

- Réduction du déficit de Naftogaz, groupe public pétrolier et gazier, à 3,3% du produit intérieur brut en 2014, 1,9% du PIB en 2015, jusqu'à élimination en 2018. Naftogaz vend son gaz aux Ukrainiens à un prix inférieur aux prix de revient, d'où son déficit constant.

- Mise en place à partir du 1er juillet d'une aide gouvernementale pour les 27% de familles ukrainiennes qui ne pourront pas financer la hausse des tarifs gaziers.

BANQUE CENTRALE

- Taux de change flottant pour la hryvnia, la monnaie nationale, et levée progressive de toutes les restrictions aux transactions sur les changes d'ici la fin juillet.

- Objectif d'inflation à fixer d'ici mai 2015.

SYSTEME FINANCIER

- Evaluation de l'adéquation des fonds propres des banques. Les quinze plus grandes banques seront examinées d'ici au 31 juillet, les vingt suivantes d'ici la fin septembre. Le système bancaire est confronté à une grave pénurie de liquidités, ayant perdu environ 12,5% de ses dépôts de fin février à fin mars.

- S'assurer que les 35 plus grandes banques seront en mesure de respecter l'objectif d'un ratio de solvabilité Tier 1 de 7% d'ici la fin février 2015.

- Le gouvernement devra fixer d'ici la fin du mois des critères pour venir en aide aux banques insolvables ou les restructurer si les actionnaires privés en sont incapables.

DEFICIT BUDGETAIRE

- Réduction du déficit budgétaire gouvernemental, collectivités territoriales et sécurité sociale compris, à 5,2% du PIB en 2014, 4,2% en 2015 et 3,1% en 2016, principalement par des réductions de dépenses. Sans la mise en place du programme, le déficit atteindrait 8,5% du PIB en 2014, estime le FMI.

- Suppression des hausses de salaires et de retraites pour le secteur public programmées en juillet et octobre, maintien du gel des embauches des fonctionnaires.

REFORMES DE STRUCTURE

- Le gouvernement devra mener une étude sur la législation et les moyens de lutte contre la corruption d'ici le prochain examen du programme par le FMI, afin de mesurer l'impact de la loi sur le système judiciaire, la collecte des impôts et le climat des affaires.

- Simplification du cadre réglementaire et réduction des coûts de mise en conformité pour les entreprises.

Pour lire l'ensemble du rapport du FMI en anglais, cliquer sur http://bit.ly/1fCkGcd

(Anna Yukhananov; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)