Le blé de référence du mois de mai sur Euronext est repassé sous le seuil psychologique des 300 euros, s'établissant à 289,75 euros (325,71 dollars) la tonne, soit une baisse de 25,25 euros (8 %).

Jeudi, le contrat a progressé de 16 % pour établir un record historique pour le marché parisien à 341,75 euros, avant de s'établir en hausse de 7 % à 315,00 euros.

La séance de jeudi a également marqué un record pour les volumes quotidiens des contrats à terme sur le blé d'Euronext, avec 158 655 lots échangés.

Les gains enregistrés jeudi ont reflété la panique initiale provoquée par l'action militaire de la Russie. Euronext a également attiré une volatilité supplémentaire car il n'a pas de limite de variation quotidienne, contrairement au blé de Chicago, qui a été plafonné à sa limite de 50 cents. [GRA/]

Le revirement de vendredi a été alimenté par des prises de bénéfices et un retour des investisseurs vers les actions, selon les négociants.

Le marché des céréales évaluait également l'impact de la guerre en Ukraine sur les flux commerciaux, avec des rumeurs selon lesquelles les exportateurs avaient réservé plusieurs centaines de milliers de tonnes de blé et de maïs roumains, ainsi qu'un peu de maïs et de blé français, pour remplacer les approvisionnements ukrainiens.

"En fonction de l'urgence des besoins à destination, il y aura des transferts vers d'autres origines", a déclaré Philippe Heusele, directeur international d'Intercereales, le groupe français de l'industrie céréalière.

"Si les volumes qui existent encore en Ukraine sont mis sur le marché, cela ramènera le calme sur le marché, mais la grande inconnue demeure", a-t-il ajouté.

Des missiles russes ont pilonné Kiev vendredi, alors que des combats ont été signalés dans la périphérie de la capitale ukrainienne, tandis que les ports du pays sont restés fermés à la navigation pour la deuxième journée.

En Allemagne, les attentes concernant les nouvelles ventes ont soutenu les primes.

Le blé standard à 12 % de protéines pour livraison en mars à Hambourg a été proposé à la vente à environ 11 euros sur Euronext May.

En ce qui concerne le maïs, les contrats à terme de juin sur Euronext ont clôturé en baisse de 2,4 % à 268,25 euros la tonne, les pertes étant limitées par des signes de demande de maïs français pour remplacer les approvisionnements ukrainiens.

Pour le colza, les contrats à terme de mai ont terminé en baisse de 4,8 % à 727,00 euros la tonne, en recul par rapport au niveau record de 835,75 euros atteint jeudi.

(1 $ = 0,8896 euros)