Les Etats-Unis étant parvenus à réunir une participation plus élevée que prévue à leur projet de Partenariat transpacifique (TPP), les 21 membres du forum économique Asie-Pacifique (Apec) se sont tournés vers la lutte contre les "risques baissiers notables" pesant sur l'économie mondiale.

Peu avant la publication du communiqué final du sommet, le président américain Barack Obama avait appelé au développement des relations commerciales, présentées comme l'antidote aux difficultés budgétaires européennes.

Dans le document commun, les dirigeants évoquent une "ère d'incertitude", non seulement du fait de la crise européenne mais aussi des catastrophes naturelles, telles que le séisme et le tsunami du 11 mars au Japon.

"Ces défis n'ont fait que renforcer notre résolution à aller de l'avant par la coopération. (...) Nous reconnaissons qu'une plus grande libéralisation du commerce est essentielle pour atteindre une reprise mondiale durable après la récession globale de 2008-2009.

Le communiqué exprime également une volonté forte "de soutenir une croissance solide, durable et équilibrée de l'économie régionale et mondiale". Ces termes font directement référence au reproche adressé par les Etats-Unis à la Chine et à son excédent commercial massif vis-à-vis de Washington.

Autre signe de l'influence des demandes américaines, le document final mentionne l'engagement de l'Apec, quoiqu'en des termes imprécis, à réduire les tarifs douaniers sur les biens et services environnementaux, malgré l'opposition de Pékin à cette idée.

L'Apec exprime son engagement à soutenir les énergies propres.

PROGRÈS DU PARTENARIAT TRANSPACIFIQUE

Des divergences persistent toutefois concernant certains aspects des échanges commerciaux et du marché des changes, comme l'ont illustré les tensions entre les Etats-Unis et la Chine au cours des rencontre à Honolulu.

Dans son allocution finale, Obama a de nouveau appelé Pékin à laisser le cours du yuan s'apprécier plus rapidement, et souligné que les Etats-Unis continueraient de presser les dirigeants chinois d'honorer leurs obligations commerciales.

"Nous allons continuer à nous montrer fermes pour que la Chine agisse suivant les mêmes règles que tout le monde", a déclaré le président américain.

Selon lui, les économistes estiment pour la plupart que la valeur du yuan reste sous-évalué de 20% à 25%.

Reste à savoir désormais dans quelle mesure les dirigeants pourront transformer leurs promesses en actes une fois rentrés dans leurs pays respectifs.

Nombre d'entre eux, à commencer par Obama, auront du mal à ouvrir leurs pays à davantage de concurrence étrangère.

Mais la principale menace reste la crise européenne, dont les ondes de choc se font ressentir dans le monde entier.

"Sans une solution à la crise de la zone euro, l'économie mondiale pourrait être entraînée dans un cercle vicieux de chute de la confiance, de croissance plus faible et de disparitions d'emplois", a prévenu la directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.

"Ceci affecterait tous les pays. Nous devons donc tous participer à la résolution de cette crise."

Pour les Etats-Unis, la principale réussite du sommet est le lancement des discussions sur le futur Partenariat transpacifique (TPP).

Initialement prévu autour de neuf pays -Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Singapour, Malaisie, Vietnam, Brunei, Chili et Pérou- le projet a reçu le soutien samedi du Japon, qui a officiellement demandé à y être associé.

Dimanche, le Canada puis le Mexique en ont fait autant. Selon des responsables américains, les Philippines envisagent également de se joindre. La Chine n'a en revanche pas manifesté son intérêt.

Gregory Schwartz pour le service français