* Les discussions avec la Commission ont porté sur les fusions -sources

* L'idée d'un réseau paneuropéen n'a pas été évoquée -sources

* Joaquin Almunia a exprimé le souhait d'un marché unique des télécoms

* Les valeurs ont grimpé en Bourse après une information du FT

par Claire Davenport

BRUXELLES, 9 janvier (Reuters) - Les opérateurs souhaitent une consolidation du marché, surpeuplé, des télécoms en Europe, ont confirmé mercredi des responsables du secteur, mais l'idée d'un réseau unique n'a pas été discutée avec les autorités de la concurrence à Bruxelles.

Le secteur a été en tête des hausses sur les Bourses européennes mercredi, à la suite d'un article du Financial Times selon lequel les grands opérateurs européens avaient ouvert des négociations sur la création d'un réseau unique qui permettrait de réduire leurs coûts d'infrastructure. (voir )

Un porte-parole du commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia a confirmé que la Commission souhaitait "un véritable marché unique" des télécommunications plutôt qu'une multitude d'opérateurs nationaux comme c'est le cas aujourd'hui.

Toutefois, les responsables télécoms ont précisé que la réunion qui s'est tenue à la fin de l'an dernier entre les industriels et Joaquin Almunia étaient focalisées sur les possibilités de consolidation dans le secteur compte tenu des réglementations antitrust nationales et européennes.

Des sources bien informées sur le contenu de la réunion du 28 novembre ont estimé que les négociations en vue de mettre en place un réseau unique européen restaient théoriques.

"Les discussions étaient centrées sur la consolidation en Europe et sur le partage de réseaux et non sur un marché unique ou sur un réseau unique de télécoms", a dit l'une d'entre elles.

Des dirigeants de Deutsche Telekom, France Telecom, Telecom Italia, Telefonica, du néerlandais KPN et du belge Belgacom assistaient à cette réunion.

"TRÈS FAIBLES CHANCES"

Le commissaire européen a aussi "exprimé le point de vue selon lequel il serait souhaitable d'arriver à créer un véritable marché unique dans le secteur", a précisé Antoine Colombani, porte-parole de Joaquin Almunia, dans un email en réponse aux questions de Reuters.

Les opérateurs demandent depuis quelque temps que la Commission européenne autorise davantage de fusions et acquisitions transnationales en Europe. Mais le commissaire, évoquant des questions de libre concurrence, a dit en décembre qu'il souhaitait plutôt explorer les possibilités de "partage de réseaux" afin de rendre le marché plus efficace.

Outre la question de la consolidation, les opérateurs présents à la réunion de novembre ont discuté d'une proposition de réguler les tarifs imposés aux petits opérateurs télécoms pour bénéficier des réseaux de leurs grands rivaux, ont précisé deux sources ayant eu connaissance de ces discussions.

L'indice Stoxx des télécoms a gagné 2,56% mercredi, plus forte hausse sectorielle en Europe, à la suite de l'information du Financial Times. France Télécom notamment a pris 4,29%, parmi les plus fortes hausses du CAC 40 et de l'EuroStoxx 50, suivi de l'espagnol Téléfonica (+3,93%) et de Deutsche Telekom (+3,36%).

"La hausse des cours reflète la possibilité que ces sociétés réduisent leurs coûts en créant un réseau unique à travers l'Europe. Mais les chances que cela arrive sont à mon avis très, très faibles", dit John Karidis, analyste chez Oriel Securities.

Andrea de Vita, analyste de la banque d'affaires Banca Akros, estime pour sa part que le partage d'un réseau de lignes fixes serait techniquement difficile, mais que les autres formes de partage, comme par exemple la mise en commun des achats d'équipement, pourrait aider les groupes à réduire leurs coûts. (Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)