par Blaise Robinson

Pour cette première séance consécutive à un trimestre catastrophique pour les marchés d'actions, l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perdait vers 10h45 GMT 1,19% à 981,69, après avoir touché un plus bas de trois semaines.

L'Euro Stoxx 50, l'indice des principales valeurs industrielles de la zone euro, reculait quant à lui de 1,1% à 2.544,97 pour tomber sous le niveau clé de retracement de 38% de la hausse entre le plus bas de mars 2009 et le pic de janvier rapport au plus bas historique de mars 2009, laissant craindre que son repli soit loin d'être achevé.

Le prochain seuil de support est le plus bas de 2010, à 2.448,10, touché en mai.

A Wall Street, le S&P 500 est tombé mercredi sous les 1.040 qu'il parvenait à maintenir depuis février, s'inscrivant résolument dans une tendance baissière qui pourrait se traduire par une forte chute dans les mois à venir.

Des indicateurs ont montré que la croissance du secteur manufacturier chinois avait ralenti en juin en réaction aux efforts déployés par Pékin pour freiner l'expansion du secteur immobilier et contenir l'augmentation des crédits.

"La croissance asiatique a été le moteur de l'économie mondiale, donc si la Chine perd de sa vitesse, elle n'ira pas bien", explique Jacques Henry, analyste chez Louis Capital Market.

"Avec les statistiques bien ternes en provenance des Etats-Unis, il y a de plus en plus de nervosité sur une nouvelle récession."

RALENTISSEMENT EN CHINE ET EN INDE

L'indice PMI officiel chinois est ressorti à 52,1 en juin contre 53,9 en mai. C'est le chiffre le plus faible depuis février et il est bien inférieur au chiffre de 53,1 prévu en moyenne par dix analystes interrogés par Reuters.

Une étude similaire réalisée quant à elle par HSBC montre un repli plus net à 50,4 le mois dernier contre 52,7 en mai.

En Inde également, la croissance de l'activité manufacturière a ralenti en juin, en raison d'une décélération du rythme de hausse de la production et de nouvelles commandes un peu moins élevées qu'en mai.

L'indice PMI des directeurs d'achat HSBC, établi sur une enquête menée auprès de 500 entreprises, est retombé à 57,3 en juin contre 59,0 en mai, niveau qui avait constitué un plus haut de plus de deux ans.

Très sensibles à l'évolution de l'économie chinoise, les valeurs minières sont affectées. Xstrata perd 2,67%, BHP recule de 1,62% et Rio Tinto se replie de 0,88%.

La situation des bancaires est plus délicate encore à l'approche du remboursement de près de 500 milliards d'euros à la Banque centrale européenne. Crédit agricole chute de 2,33%, BBVA de 2,23% et Banco Popolare de 0,66%.

Barclays accuse quant à elle un repli plus net encore après avoir annoncé que les conditions d'activité sur le segment de la banque d'investissement s'était détériorées au cours des deux derniers mois.

S'ajoutant à la morosité ambiante, l'indice PMI manufacturier français est venu montrer que la croissance dans l'industrie manufacturière française a ralenti en juin pour le deuxième mois consécutif en France et le secteur a continué de détruire des emplois, selon l'enquête PMI publiée jeudi par l'institut Markit Economics.

La situation allemande est au contraire moins alarmante puisque le secteur industriel est finalement ressorti stable alors qu'une estimation flash prédisait un ralentissement.

Nicolas Delame pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten