Le Parlement européen a approuvé mercredi l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande. Il s'agit de la première approbation d'un tel accord depuis plus de trois ans.

Les législateurs de l'UE ont voté par 524 voix contre 85 en faveur de l'accord, qui pourra désormais entrer en vigueur au début de l'année 2024.

Daniel Caspary, le chrétien-démocrate allemand chargé de superviser le passage de l'accord au Parlement, a déclaré que ce vote était "en retard", car le dernier accord commercial à avoir été approuvé était celui conclu avec le Viêt Nam en février 2020.

"J'espérais également que nos accords commerciaux avec l'Australie et peut-être aussi avec le Mercosur aboutiraient à une bonne conclusion au cours de cette législature", a-t-il poursuivi.

Les parties ont conclu les négociations en juin 2022 sur un accord qui pourrait augmenter les échanges de 30 % et qui met en évidence la volonté de l'Europe de conclure des alliances pour compenser les pertes commerciales avec la Russie et la méfiance croissante à l'égard de la Chine.

La Commission européenne a conclu de nombreux accords, mais les faire approuver par les gouvernements et les législateurs de l'UE s'est avéré difficile, la France en particulier étant réticente à approuver des accords qui conduisent à une augmentation des importations de produits agricoles.

Les accords conclus avec le Chili et le Mexique sont en attente, tandis que l'UE négocie des garanties environnementales supplémentaires avec le bloc sud-américain Mercosur. Les négociations entre l'UE et l'Australie sont bloquées.

L'accord conclu avec la Nouvelle-Zélande supprimera quelque 140 millions d'euros (153 millions de dollars) de droits de douane annuels sur les exportations de l'UE, telles que les vêtements, les produits chimiques, les produits pharmaceutiques et les voitures, ainsi que le vin et la confiserie. L'UE augmentera de 10 000 tonnes son quota de bœuf néo-zélandais et augmentera les volumes d'agneau, de beurre et de fromage, bien que les agriculteurs néo-zélandais aient exprimé leur déception.

L'accord est le premier de l'UE à prévoir des sanctions potentielles en cas de violation des normes environnementales ou de travail.

Le groupe de pression BusinessEurope a déclaré que le vote du Parlement était une étape bienvenue. L'association allemande de défense de l'environnement PowerShift a déclaré que l'accord stimulerait le commerce de produits nocifs pour le climat et augmenterait les émissions de carbone dues au transport sur de longues distances.

(1 $ = 0,9168 euro) (Reportage de Philip Blenkinsop, édition de Mark Potter)