par Ibrahim Mshelizza

MAIDUGURI, Nigeria, 22 février (Reuters) - Une "chasse à l'homme de grande ampleur" a été lancée pour retrouver les sept Français enlevés mardi dans le nord du Cameroun et emmené ensuite au Nigeria, a annoncé vendredi la police nigériane.

Les affrontements entre membres présumés de la secte islamiste Boko Haram, soupçonnée de leur enlèvement, et l'armée se sont multipliés depuis à Maiduguri, capitale de l'Etat nigérian de Borno, frontalier du Cameroun, rapportent des témoins.

Le mouvement armé chercherait ainsi à faire diversion pour détourner les forces locales de la recherche des otages, dit-on selon les services de sécurité et les milieux diplomatiques.

"Une chasse à l'homme de grande ampleur est en cours. Des agents des services de sécurité travaillent 24 heures sur 24 à des tâches de recherches et de surveillance pour la mener à bien", a déclaré Frank Mba", porte-parole de la police nationale.

Les otages et leurs ravisseurs auraient été localisés jeudi entre Dikwa et de Ngala, dans l'extrême nord-est du Nigeria, selon un source militaire locale. (Voir )

Dikwa se trouve à moins de 80 km de la frontière camerounaise, où les trois adultes et les quatre enfants, tous membres d'une même famille, ont été enlevés mardi.

A Paris, le président François Hollande a expliqué jeudi que la France était "en pleine coopération avec les autorités nigérianes et camerounaises pour localiser l'endroit où seraient détenus nos ressortissants", qui auraient selon lui été séparés.

Des gendarmes français, protégés par des soldats, se sont rendus mardi au Cameroun pour prêter main forte aux enquêteurs locaux.

Aucun étranger n'avait encore été enlevé dans le nord du Cameroun, mais la région se trouve dans le rayon d'action de Boko Haram et d'Ansaru, autre mouvement islamiste nigérian, qui a revendiqué l'enlèvement dimanche de sept expatriés dans les locaux de la société de construction libanaise Setraco, dans le nord du Nigeria.

Ansaru, mouvement apparu il y a quelques mois, a revendiqué en décembre le rapt d'un Français dont on reste sans nouvelle. ( )

Les affrontements entre Boko Haram et les forces de l'ordre sont fréquents à Maiduguri, mais les habitants font état d'une nette recrudescence ces trois derniers jours. Interrogée sur le sujet, l'armée s'est refusée à tout commentaire.

Un attentat imputé à la secte a visé jeudi un poste des douanes et des fusillades ont ensuite éclaté, a-t-on appris auprès de trois témoins et d'une source militaire, qui fait état de nombreux morts.

Deux corps, qui seraient ceux de miliciens islamistes, gisaient vendredi devant un commissariat, selon un témoin. Un attentat à la bombe contre les forces de l'ordre a par ailleurs fait trois morts mercredi dans le centre de Maiduguri.

Dix personnes ont été massacrées par une bande d'individus armés dans un village de l'Etat de Plateau, dans le centre du Nigeria, ont rapporté vendredi un responsable gouvernemental et un témoin. (Avec Isaac Abrak à Kaduna, Jean-Philippe Lefief pour le service français)