Le PIB des Dix-Sept s'est contracté de 0,6% au quatrième trimestre, a fait savoir mercredi Eurostat, confirmant sa première estimation et détaillant un peu plus l'indicateur.

"Ce fut le pire trimestre du cycle de récession", a dit Mads Koefoed, économiste de Saxo Bank. "L'issue des élections italiennes ne fait qu'accroître l'incertitude mais la croissance de la zone euro devrait réapparaître vers la fin de cette année."

La statistique met en lumière le cercle vicieux dans lequel se trouve la zone euro : les gouvernements gèlent ou réduisent les dépenses, poussant les entreprises à faire de même avec leurs investissements et à comprimer leurs effectifs ; de ce fait, les ménages sont peu enclins à dépenser, n'apportant plus l'indispensable croissance nécessaire à la réduction de la dette.

Le chiffre, quoique reflétant un moment du passé, pourrait peser sur la réunion mensuelle de la Banque centrale européenne qui se tient jeudi.

Même si les experts ne croient pas que la BCE réduise son taux de refinancement, actuellement de 0,75%, ils sont de plus en plus nombreux à croire qu'elle le fera dans le courant de l'année, en particulier parce que l'inflation n'est plus une menace pour la zone euro.

La Commission européenne anticipe une contraction du PIB de la zone euro de 0,3% cette année, un chiffre qui masque mal les disparités croissantes entre l'Allemagne, qui parvient à tirer son épingle du jeu, et le reste de la zone.

L'Allemagne a été la seule grande puissance économique de la zone euro à croître au dernier trimestre 2012, et encore au ralenti, tandis que la France, l'Italie et l'Espagne ont subi une contraction.

Globalement, les dépenses publiques ont eu une contribution nulle au PIB au quatrième trimestre 2012. L'absence de consommation des ménages a retiré 0,2 point au PIB, tout comme l'investissement des entreprises.

Sur un an, la contraction du PIB de la zone euro est de 0,9%.

L'année 2012 est la première durant laquelle la zone euro n'a enregistré aucun trimestre de croissance selon les statistiques d'Eurostat, qui remontent à 1995.

Le PIB a reculé de 0,1 au premier trimestre, de 0,2% au deuxième et de 0,1% au troisième, avant d'accentuer son recul sur les trois derniers mois de l'année.

Robin Emmott, Véronique Tison et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez