(Actualisé avec DHS et élu démocrate du Texas)

WASHINGTON, 4 mars (Reuters) - Les femmes et les enfants qui traversent illégalement la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis pourraient être séparés selon une proposition en cours d'étude par le département américain de la Sécurité intérieure, indiquent trois responsables du gouvernement.

La proposition vise notamment à empêcher de mères d'émigrer avec leurs enfants aux Etats-Unis, indiquent ces responsables qui ont été informés de la proposition.

Ce changement de politique autoriserait le gouvernement à garder les parents sous les verrous pendant le temps où ils contestent leur expulsion ou attendent pour les audiences dans le cadre de la demande du droit d'asile.

Quant aux enfants, ils seraient placés sous la protection du département de la Santé jusqu'à ce qu'ils puissent être remis à un parent aux Etats-Unis ou à un tuteur désigné par l'Etat.

Actuellement, les familles qui contestent leur expulsion sont en général libérées rapidement et autorisées à rester aux Etats-Unis jusqu'à ce que leur cas soit résolu. La détention prolongée des enfants a été interdite a des décisions de justice.

Dans une déclaration envoyée à Reuters, le département de la Sécurité intérieure justifie: "Le voyage vers le nord est dangereux, avec de nombreuses situations où les enfants, amenés par des parents, des membres de la famille ou des passeurs, sont souvent exploités, abusés, et peuvent même perdre la vie."

"Dans un souci de sécurité, le département de la Sécurité intérieure explore en permanence des options pour décourager ces personnes ne serait-ce que de commencer le voyage ", poursuit-il.

Le président Donald Trump a appelé à la fin du système où les migrants qui traversent la frontière illégalement sont libres d'attendre aux Etats-Unis en attendant la fin des procédures légales.

Le représentant démocrate du Texas Henry Cuellar, dont la circonscription compte environ 320 km de frontière avec le Mexique, a critiqué la proposition: "Pour faire court : séparer les mères de leurs enfants est mal". "Ce genre de choses, c'est là où nous nous éloignons de la sécurité aux frontières et où nous entrons dans des violations des droits de l'homme".

Environ 54.000 enfants et leurs tuteurs ont été appréhendés entre le 1er octobre dernier et le 31 janvier 2017, soit plus du double du nombre interpellés entre le 1er octobre 2015 et le 31 janvier 2016. (Julia Edwards Ainsley; Danielle Rouquié et Julie Carriat pour le service français)