par Maha El Dahan

DUBAI, 5 août (Reuters) - Des discussions sur la guerre en Ukraine ont débuté samedi en Arabie saoudite avec des conseillers à la sécurité nationale et des hauts fonctionnaires d’une quarantaine de pays, dont les États-Unis, la Chine et l'Inde, mais sans représentant de la Russie.

Cette réunion de deux jours s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques déployés par l'Ukraine pour obtenir un soutien au-delà de ses principaux alliés occidentaux, notamment auprès des pays du Sud qui se sont montrés réticents à prendre parti dans un conflit.

L'envoyé ukrainien Andriy Yermak anticipe des discussions "difficiles" et il n'était pas clair si les pays publieront une déclaration commune.

"Mais derrière nous, il y a la vérité, derrière nous, il y a la bonté", a déclaré le chef du bureau du président Volodimir Zelensky, Andriy Yermak, dans une interview télévisée vendredi en fin de journée.

La télévision d'État saoudienne a annoncé samedi après-midi que les pourparlers avaient commencé.

La Russie n'y participe pas, mais le Kremlin a déclaré qu'il suivrait les discussions de près.

NÉGOCIATIONS DIRECTES

Les responsables ukrainiens, russes et internationaux affirment que des négociations de paix directes entre l'Ukraine et la Russie ne sont pas possibles à l'heure actuelle, en raison des combats en cours.

Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré mercredi qu’il espérait que ce deuxième volet des discussions déboucherait à l’automne sur un "sommet de la paix", qui reposerait sur un plan en dix points, dont le rétablissement total de l’intégrité territoriale de son pays et le retrait des troupes russes.

Des responsables occidentaux estiment que la décision de l'Arabie saoudite d’accueillir la réunion traduit son envie d’occuper un rôle de premier plan dans les efforts de paix.

Ces dernières années, Riyad a travaillé avec Moscou sur la politique du marché pétrolier et, avec la Turquie, il a contribué à la médiation d'un échange de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie l'année dernière.

La Chine, qui n'avait pas participé à un précédent cycle de discussions à Copenhague, a dépêché son envoyé spécial pour les affaires eurasiennes, Li Hui, a déclaré Pékin samedi. Pékin a maintenu des liens économiques et diplomatiques étroits avec la Russie depuis le début du conflit et a rejeté les appels à condamner Moscou.

Le conseiller indien à la sécurité nationale, Shri Ajit Doval, est également arrivé à Djeddah pour les discussions, a indiqué l'ambassade indienne à Riyad sur les réseaux sociaux samedi. À l'instar de la Chine, l'Inde a entretenu des liens étroits avec la Russie et a refusé de condamner Moscou. (Reportage de Lidia Kelly à Varsovie, Maha El Dahan et Omar Abdel-Razek à Dubaï, Michael Martina à Washington et Aftab Ahmed à New Delhi, rédigé par Angus McDowall ; version française Kate Entringer)