par Matthias Blamont et Tim Hepher

La source, qui n'a pas souhaité être identifiée, a également indiqué qu'aucune déclaration conjointe de la France et de l'Allemagne sur le programme n'était envisagée à l'issue d'un conseil des ministres franco-allemand programmé jeudi à Paris.

Les sept pays de lancement de l'avion de transport militaire, mis en difficulté par des retards et des dépassements budgétaires, négocient depuis plusieurs semaines les modalités exactes du partage des surcoûts du programme avec le groupe européen d'aéronautique et de défense EADS et Airbus, constructeur de l'appareil.

"Les discussions se poursuivent. Il y a une réunion (technique, ndlr) demain à Berlin entre les négociateurs sur le sujet et c'est d'abord au cours de cette réunion que le sujet sera abordé. Notre ambition est d'aboutir avant la fin de ce mois", a expliqué la source.

"Il n'est pas prévu de déclaration (à l'issue du sommet)", a-t-elle ajouté avant de préciser que les négociations avaient "beaucoup progressé".

"Ce qui me frappe, c'est la même volonté de progresser et d'aboutir chez tous les partenaires de la négociation A400M", a-t-elle dit.

Interrogée sur le calendrier de la négociation, la source a répondu: "On préfère avoir un bon accord et se donner le temps."

EADS espérait nouer un accord fin janvier ou début février afin d'être en mesure de communiquer précisément sur l'état de ses comptes le 9 mars, date de la publication de ses résultats 2009.

Le groupe veut préserver son équilibre financier mais également assurer l'avenir d'autres programmes comme celui du futur long courrier A350 XWB d'Airbus.

Un porte-parole d'EADS s'est refusé à tout commentaire mercredi soir.

EFFORTS

Initialement estimé à environ 20 milliards d'euros, les investissements supplémentaires requis pour assembler les 180 premiers A400M sont désormais évalués à quelque 11,2 milliards d'euros.

En tenant compte de réductions de coûts identifiées par EADS à hauteur de 3,6 milliards d'euros, les financements manquants sont eux estimés à 7,6 milliards. Sur ce montant, EADS a proposé d'avancer 3,2 milliards d'euros et les Etats deux milliards d'euros selon plusieurs sources, un schéma qui laisse encore 2,4 milliards d'euros de fonds à rassembler.

Cette somme pourrait néanmoins être obtenue grâce à un nouvel effort des deux parties et à des avances à Airbus.

"Les différences se réduisent au fur et à mesure", a déclaré une source à Reuters.

A ce jour, EADS a déjà passé 2,4 milliards d'euros de "provisions A400M" dans ses comptes. Un éventuel accord sur le financement de l'avion nécessitera toutefois l'inscription de nouvelles charges susceptibles d'affecter la performance 2009 du groupe.

La semaine dernière, l'agence de notation Fitch Ratings a prévenu que le résultat des négociations sur l'A400M pourrait affecter la note d'EADS.

Avec la contribution d'Emmanuel Jarry, Yann Le Guernigou, et James Mackenzie, édité par Jean-Michel Bélot