LA HAVANE, 29 novembre (Reuters) - Plusieurs dirigeants de pays amis de Cuba ont commencé à arriver à La Havane mardi pour rendre un dernier hommage à Fidel Castro qui reste, notamment en Amérique latine et en Afrique, un symbole de la résistance à l'impérialisme américain et de la défense des pauvres.

Le leader de la révolution qui entraîna la chute du dictateur Fulgencio Batista en 1959 reste pour d'autres, notamment les Cubains exilés en Floride, un tyran qui a muselé ses opposants et conduit le pays à la ruine économique en imposant ses convictions socialistes.

Parmi les dirigeants qui ont fait le déplacement à La Havane, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, 92 ans, a rendu un hommage vibrant au "commandante" décédé vendredi à l'âge de 90 ans.

"Fidel n'était pas seulement votre chef. Il était notre chef et le chef de tous les révolutionnaires. Nous le suivions, nous l'écoutions et nous essayions de l'imiter", a commenté Mugabe, ancien membre d'une guérilla marxiste, au pouvoir depuis 1980 dans son pays.

Les autorités cubaines ont décrété neuf jours de deuil avec un rassemblement prévu mardi soir sur la place de la Révolution dans le centre de la capitale où l'ancien "lider maximo" prononçait autrefois ses discours enflammés.

De nombreux dirigeants d'Amérique latine, dont le président vénézuélien Nicolas Maduro et son homologue bolivien Evo Morales sont arrivés à Cuba pour assister à la cérémonie. Ils seront aux côtés du président sud-africain Jacob Zuma.

La Chine a dépêché son vice-président Li Yuanchao tandis que Xi Jinping s'est rendu mardi à l'ambassade de Cuba à Pékin pour présenter ses condoléances, affirmant que son pays avait perdu un "camarade proche et un véritable ami".

Le président russe Vladimir Poutine sera, lui, absent mais a salué en Fidel Castro "un authentique ami de la Russie".

Si Barack Obama a indiqué que les Etats-Unis tendaient "une main de l'amitié au peuple cubain", son successeur Donald Trump s'est contenté que qualifier le dirigeant défunt de "dictateur brutal". La Maison blanche a annoncé qu'aucune délégation américaine n'assisterait aux funérailles.

Les Etats-Unis seront représentés par leur conseiller à la sécurité nationale Ben Rhodes et par l'actuel chargé d'affaires par intérim à Cuba Jeffrey DeLaurentis. (Daniel Trotta et Sarah Marsh; Pierre Sérisier pour le service français)