Son président Jean-Claude Trichet a assuré que l'euro n'était pas en danger et restait une devise "crédible", ce qui a provoqué un bond de la monnaie européenne face au dollar.

"Soyons clairs, ce n'est pas l'euro qui est en danger mais ce sont les politiques budgétaires de certains pays qui doivent être examinées, comme c'est le cas en ce moment", a-t-il dit dans un entretien au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung réalisé mercredi, le jour où la monnaie unique a touché un plus bas de quatre ans face au dollar à 1,2143 dollar.

"Les mouvements de marché sont toujours une combinaison de l'humeur des investisseurs et de l'influence des spéculateurs comme les hedge funds", a-t-il ajouté selon la traduction en anglais de l'entretien.

Jean-Claude Trichet n'a en revanche pas souhaité répondre à la question d'une possible intervention sur les marchés des changes pour soutenir la devise européenne qui a perdu près de 12% depuis le début de l'année face au dollar.

"Je ne fais jamais de commentaire sur les interventions", s'est-il contenté de répondre.

La BCE n'est pas intervenue sur les marchés des changes depuis la fin 2000. Des achats concertés - avec d'autres banques - avaient réussi à mettre un plancher sous l'euro à 82 cents. A l'époque, la monnaie unique avait reculé de 11% en dix mois sur une base pondérée.

Le gouverneur de la Banque centrale autrichienne, Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a assuré de son côté qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter du niveau de la parité euro-dollar, dans des encarts publiés dans la presse autrichienne.

"Des taux de change volatils ne sont pas du goût de la BCE mais le taux de change de l'euro par rapport au dollar se situe à l'intérieur de la bande de fluctuation historique et ne soulève aucune inquiétude particulière", a-t-il dit.

Jürgen Stark, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a lui aussi relativisé le repli de l'euro.

"Ce n'est pas tant que nous avons un euro faible en ce moment, le pouvoir d'achat de l'euro est maintenu et le restera", a-t-il dit sur les ondes de la radio allemande WDR 5.

Marc Jones et Sakari Suoninen, Alexandre Boksenbaum-Granier et Gwénaëlle Barzic pour le service français, édité par Danielle Rouquié