* Réunion de deux jours des chefs de la diplomatie du G7

* Le conflit syrien domine les discussions

* Corée du Nord, Russie, Iran et Libye au programme (Actualisé avec ouverture, propos de Boris Johnson)

par Crispian Balmer et Steve Scherer

LUCQUES, Italie, 10 avril (Reuters) - Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont réunis lundi en Toscane à la faveur d'un sommet annuel où l'Europe et le Japon devraient chercher à clarifier la position américaine sur nombre de questions, en particulier celle de la guerre en Syrie.

La décision des Etats-Unis de déplacer un groupe aéronaval à proximité de la péninsule coréenne devrait également être abordée lors de cette réunion de deux jours, tout comme la question des relations des pays occidentaux avec la Russie.

Mais le conflit civil syrien devrait dominer les discussions, l'Italie espérant obtenir un communiqué conjoint sur le sujet, en vue de soutenir le rôle des Nations unies.

Les chefs de la diplomatie de l'Allemagne, du Canada, de la France, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni auront pour la première fois l'occasion de questionner ensemble le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, sur la teneur de l'engagement américain en Syrie.

Après la décision vendredi dernier de Donald Trump, élu sur des promesses isolationnistes, de frapper une base aérienne du régime syrien en réaction à l'attaque au gaz sur la ville de Khan Cheikhoune, une question est sur toutes les lèvres : les Etats-Unis veulent-ils le départ de Bachar al Assad ?

Et quel discours tenir à la Russie, allié et soutien militaire du régime de Damas ?

Pour le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, le but est de fournir à Rex Tillerson - qui se rendra à Moscou mardi - "un mandat aussi clair que possible de la part de l'Occident, du Royaume-Uni, de tous nos alliés ici".

"Pour dire aux Russes, 'c'est votre choix, continuez à soutenir ce type, ce tyran, ou bien oeuvrez avec nous à la recherche d'une meilleure solution'", a-t-il déclaré après une rencontre avec son homologue américain.

Les Européens, favorables à un transfert du pouvoir du régime de Damas, devraient tenter de déterminer si ces premiers tirs de missile se réduisent ou non à un avertissement.

Samedi, l'ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, a déclaré que le renversement du régime syrien faisait partie des priorités de l'administration Trump. Rex Tillerson a estimé pour sa part que la lutte contre le groupe Etat islamique était la priorité.

LIBYE, TERRORISME, IRAN

Les discussions entre chefs de la diplomate doivent préparer le sommet des chefs d'Etat du G7 prévu à la fin du mois de mai en Sicile. Une réunion qui fournira à Donald Trump sans doute l'occasion d'effectuer son premier déplacement en Europe en tant que président des Etats-Unis.

La préparation à l'avance de communiqués communs, un processus habituel de ces sommets, a été ralentie cette année, en raison notamment de la difficile transition au département d'Etat, où des postes importants n'ont toujours pas été pourvus par l'administration Trump.

D'autres sujets, comme le commerce et la lutte contre le changement climatique, devraient être reportés à mai. "Les sujets plus compliquées vont être laissés aux dirigeants", confiait un diplomate italien.

Les ministres des Affaires étrangères devraient toutefois évoquer la Libye.

Rome espère obtenir des membres un soutien officiel au gouvernement de Tripoli, appuyé par les Nations unies, qui peine à exercer son autorité dans la capitale et le reste du pays.

L'administration Trump n'a pas énoncé de politique en la matière, et Rome redoute que Washington ne s'aligne sur l'Egypte, qui soutient l'autorité concurrente du général Khalifa Haftar, dans l'est de la Libye.

La lutte contre le terrorisme, les relations avec l'Iran et la situation dans l'est de l'Ukraine devraient également figurer au nombre des sujets discutés. (Julie Carriat pour le service français, édité par Gilles Trequesser)