Les dépenses de consommation, qui représentent plus des deux tiers de l'activité économique américaine, ont augmenté de 0,2 % le mois dernier, a déclaré jeudi le département du Commerce. Les données d'avril ont été révisées à la baisse pour montrer que les dépenses ont augmenté de 0,6 % au lieu de 0,9 % comme indiqué précédemment.

Les économistes interrogés par Reuters avaient prévu que les dépenses de consommation augmenteraient de 0,4 %. Le rapport s'est joint aux données sur les mises en chantier, les permis de construire et la production manufacturière pour suggérer que l'économie avait du mal à prendre de l'altitude après que le produit intérieur brut ait chuté à un taux annualisé de 1,6 % au premier trimestre.

Un déficit commercial record a largement contribué à la première baisse du PIB depuis la récession courte et brutale de la pandémie COVID-19 il y a près de deux ans. Bien que l'écart commercial se soit réduit au cours des deux premiers mois du deuxième trimestre, le ralentissement des dépenses de consommation entraîne une accumulation de marchandises invendues. Cela pourrait peser sur la croissance et renforcer les craintes d'une récession.

Mercredi, le département du commerce a fortement révisé à la hausse le rythme d'accumulation des stocks au cours du trimestre janvier-mars, les stocks s'accumulant dans les magasins de marchandises générales.

Le ralentissement de la consommation sera probablement bien accueilli par la Réserve fédérale, qui cherche à maîtriser l'inflation en resserrant agressivement sa politique monétaire. La banque centrale américaine a augmenté ce mois-ci son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage, sa plus forte hausse depuis 1994. La Fed a augmenté son taux d'intérêt de référence au jour le jour de 150 points de base depuis mars.

L'inflation a maintenu sa tendance à la hausse en mai. L'indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) a augmenté de 0,6 % le mois dernier après avoir gagné 0,2 % en avril.

Au cours des 12 mois jusqu'en mai, l'indice des prix PCE a augmenté de 6,3 % après avoir progressé de la même manière en avril.

Si l'on exclut les composantes volatiles que sont l'alimentation et l'énergie, l'indice des prix PCE a augmenté de 0,3 % pour le quatrième mois consécutif. L'indice des prix PCE dit de base a progressé de 4,7 % en glissement annuel en mai après avoir augmenté de 4,9 % en avril.

Les dépenses de consommation continuent d'être soutenues par un marché du travail tendu. Bien que la croissance de l'emploi ralentisse, la demande de main-d'œuvre reste forte, avec 11,4 millions d'offres d'emploi à la fin du mois d'avril.

Un rapport séparé du département du travail jeudi a montré que les demandes initiales d'allocations de chômage de l'État ont diminué de 2 000 pour atteindre un chiffre corrigé des variations saisonnières de 231 000 pour la semaine se terminant le 25 juin.

Les économistes avaient prévu 228.000 demandes pour la dernière semaine. Les demandes sont restées dans une fourchette étroite depuis qu'elles ont chuté à 166 000 en mars, leur plus bas niveau en 53 ans, malgré les rapports sur les suppressions d'emplois dans des secteurs comme la technologie et le logement.