JERUSALEM, 10 janvier (Reuters) - Barack Obama a estimé dans une interview diffusée mardi à la télévision israélienne que la politique menée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visant à coloniser la Cisjordanie rendait impossible la création d'un Etat palestinien.

"Bibi (Netanyahu) dit croire à une solution à deux Etats mais son action montre de manière constante que s'il est pressé d'approuver de nouvelles implantations, c'est ce qu'il va faire, quel que soit ce qu'il affirme à propos de la solution à deux Etats", a expliqué Barack Obama.

Quelque 570.000 Israéliens vivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, territoires occupés par Israël depuis 1967 et revendiqués par quelque 2,6 millions de Palestiniens pour constituer un Etat.

A quelques jours de quitter la Maison blanche, Barack Obama a rappelé que lui et le secrétaire d'Etat John Kerry avaient tenté un "nombre incalculable de fois" de persuader personnellement Netanyahu de mettre fin à ces activités de peuplement, en vain.

"Ce que l'on constate d'une manière croissante est que ces faits sur le terrain rendent presque impossible, ou en tout cas très difficile, et si cette tendance se poursuit, impossible, de créer un Etat palestinien continu et fonctionnel", a poursuivi Obama.

Les dirigeants israéliens attendent avec impatience l'arrivée de Donald Trump à la présidence américaine espérant obtenir de sa part un soutien plus affirmé que celui offert par Barack Obama.

Trump a critiqué la position de l'administration démocrate à l'égard d'Israël et a proposé de transférer l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem.

Il a également nommé comme ambassadeur un avocat qui avait participé à des levées de fonds pour soutenir les colonies israéliennes.

Les relations entre Obama et Netanyahu, qui ont toujours été tendues, se sont détériorées en décembre lorsque les Etats-Unis se sont abstenus sur une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu demandant l'arrêt des activités de colonisation en Cisjordanie.

(Maayan Lubell; Pierre Sérisier pour le service français)