LONDRES, 23 juin (Reuters) - Les cheminots britanniques se sont mis en grève jeudi pour la deuxième fois de la semaine, faute d'avoir obtenu gain de cause sur leurs demandes de hausses salariales pour faire face à une inflation galopante.

Comme mardi, premier jour de grève, le trafic ferroviaire était lourdement perturbé avec un train sur cinq sur les lignes.

Les responsables syndicaux ont brandi la menace de nouvelles actions - quelque 40.000 cheminots avaient cessé le travail jeudi - si le gouvernement ne satisfait pas à leurs revendications. Un troisième jour de grève est d'ores et déjà prévu samedi.

"Nous allons continuer à discuter avec les compagnies de ce qui est sur la table, nous ferons le point et verrons s'il y a besoin d'une nouvelle phase d'action", a dit sur la BBC Mick Lynch, secrétaire général de l'Union nationale des chemins de fer, des transports maritimes et maritimes (RMT).

"Si nous n'obtenons pas un accord, il est extrêmement probable qu'il y aura" une nouvelle grève, a-t-il prévenu.

Des négociations sont en cours mais n'ont pour l'heure abouti à aucun résultat. Les cheminots craignent également des milliers de licenciements à venir dans le cadre de la modernisation du rail.

D'autres secteurs réfléchissent à leur emboîter le pas pour ce que les syndicats appellent "l'été de la colère".

Les employés de la compagnie British Airways à l'aéroport londonien de Heathrow ont voté à une écrasante majorité en faveur de la grève pour réclamer une hausse des salaires, a annoncé jeudi le syndicat GMB.

Le gouvernement, qui prône la modération salariale pour éviter une spirale inflationniste, juge ces mouvements sociaux inutiles et dommageables pour les salariés précaires qui ne peuvent télétravailler et sont tributaires des transports en commun.

"Je pense que tout le monde doit se mettre autour de la table et trouver une solution", a déclaré le Premier ministre britannique, Boris Johnson, au Rwanda, où il assiste au sommet du Commonwealth.

"Je veux qu'on travaille avec les cheminots pour bâtir un meilleur avenir pour le rail, et je pense que la grève est une terrible idée", a-t-il ajouté.

Le gouvernement a annoncé son intention de modifier la loi afin de pouvoir recourir à des travailleurs intérimaires pour remplacer les grévistes. (Reportage Kylie MacLellan, Muvija M et William James, version française Sophie Louet)