Charley Grant,

The Wall Street Journal

Le début d'année n'a pas été tendre avec le secteur pharmaceutique et biotechnologique aux Etats-Unis. L'indice Nasdaq dédiée aux biotechnologies a perdu 18% depuis le début 2016, et environ 30% par rapport à son point haut de juillet.

Le contexte de frilosité actuel pourrait constituer à la longue un sérieux problème pour les petites sociétés sans produits établis. Mais du côté des grands acteurs de ce secteur, largement indemnes, ce mouvement de vente offre une opportunité de réaliser des opérations à bon compte.

Le rachat de petites entreprises développant des médicaments prometteurs reste un moyen clé pour de grands groupes biopharmaceutiques de stimuler leur croissance ou de renouveler leurs portefeuilles de produits face à l'expiration de brevets portant sur des actifs plus anciens.

Et si l'envie leur en prend, ces grands groupes disposent sans nul doute des ressources nécessaires pour acquérir des actifs prometteurs en phase initiale de développement. Dix entreprises importantes du secteur - AbbVie, Amgen, Biogen, Bristol-Myers Squibb, Celgene, Gilead Sciences, Eli Lilly, Johnson & Johnson, Merck et Pfizer - affichaient, au total, 157 milliards de dollars de trésorerie et investissements à court terme au 30 septembre. A titre de référence, les sociétés présentes dans l'indice, dont la valeur de marché est inférieure à 25 milliards de dollars, représentent une capitalisation boursière cumulée de moins de 300 milliards de dollars. Johnson & Johnson qui vient d'annoncer la suppression d'environ 3.000 emplois a même affirmé mardi que cette décision n'affecterait pas sa quête de bonnes affaires.

Dans un environnement dégradé, les opérations d'ampleur pourraient ne pas engendrer de retour immédiat pour les actionnaires. Mais même si la frénésie des dernières années - 730 milliards de dollars de transactions dans le secteur pharmaceutique et biotechnologique sur deux ans - diminue, des acheteurs consciencieux pourraient dénicher des opportunités parmi des biotechs subitement meurtries.

-Charley Grant, The Wall Street Journal

(Version française Céline Fabre) ed: ECH