Les baisses de l’euro pourraient être limitées même si la BCE décide de baisser ses taux

L'euro pourrait ne pas faire l'objet d'une pression vendeuse durable si la BCE décide de réduire son taux d'intérêt de référence, à moins que ce mouvement ne soit couplé avec des assouplissements exceptionnels substantiels.

Points importants

• Les ventes d'euro pourraient être de courte durée même si la BCE décide bien d'une baisse de taux d'intérêt
• Le dollar australien est vendu alors que les bourses asiatiques chutent et que les données PMI chinoises déçoivent

La Banque centrale européenne est au centre de l'attention, alors que Mario Draghi et ses collègues s'apprêtent à publier leur annonce mensuelle de politique monétaire, dans le cadre de fortes spéculations en faveur d'une baisse de 25 points des taux d'intérêt, visant à combattre l'aggravation de la récession dans la région. Cependant, l'impact négatif d'un tel mouvement sur l'euro devrait être limité à moins qu'il soit accompagné par l'introduction d'efforts d'assouplissement exceptionnels.

Le taux de marché pour les emprunts d'euros au jour le jour était en moyenne autour de 0.1% au cours des 12 derniers mois. Cela signifie qu'une baisse du taux de référence de la BCE de 0.75 à 0.5% serait pour ainsi dire sans intérêt en termes de réduction des coûts de l'emprunt dans la région. Pendant ce temps, un indice Bloomberg qui suit les conditions financières en zone euro a montré une lente détérioration depuis la fin janvier, soulignant l'incapacité des taux faibles à assurer à eux seuls un environnement de financement favorable.

Au final, cela signifie qu'une baisse de taux seule n'endommagerait pas de façon significative le profil de rendement de l'euro, et n'aurait pas un effet de relance monétaire très efficace sur l'économie régionale en difficulté. Tout ceci laisse penser que l'impact d'une réduction des taux non accompagnée d'un effort de type QE (soit annoncé clairement, soit suggéré dans la conférence de presse du président de la BCE, Mario Draghi, qui suivra la décision) sera probablement limité, au mieux.

D'un point de vue plus large, les marchés pourraient interpréter une baisse de taux dépourvue de mesures exceptionnelles comme étant dans l'ensemble décevante, vis-à-vis de l'appétit pour le risque, du fait de sa capacité limitée à stimuler les perspectives de croissance globale. Tout cela serait de bon augure pour les devises liées à la sécurité, et en particulier le yen, au détriment des devises sensibles aux cycles économiques comme l'aussie et le kiwi. La couronne suédoise et la couronne norvégienne pourraient elles aussi présenter des pertes importantes, dans le cadre d'une détérioration des perspectives concernant les économies liées à la demande en zone euro.

Le dollar australien a sousperformé dans les échanges de la nuit, par ailleurs calmes, alors que les bourses asiatiques reculaient, pesant sur cette devise liée au sentiment général. Des chiffres PMI manufacturiers chinois décevants annoncés par HSBC ont renforcé la pression baissière. Ce rapport a en effet révélé que l'activité du secteur des usines avait progressé à son rythme le plus faible en deux mois. Le dollar canadien s'est légèrement apprécié après l'annonce prudente du FOMC, qui a renforcé la probabilité d'un soutien politique durable

Séance asiatique :

Séance européenne :

Niveaux critiques :