M. Bazoum est détenu depuis que des soldats ont pris le pouvoir le 26 juillet, l'accusant de ne pas avoir réussi à endiguer l'insécurité croissante dans la région. Il s'agit de l'une des huit prises de pouvoir de ce type en Afrique occidentale et centrale au cours des trois dernières années.

Ses avocats ont porté l'affaire devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), créée pour statuer sur les affaires concernant l'ensemble du bloc régional, bien que les États membres ne soient pas tenus de suivre ses ordres et qu'il n'existe pas de cadre pour rendre ses décisions contraignantes.

L'un des avocats de Bazoum, Seydou Diagne, a demandé à la Cour, dont le siège se trouve à Abuja, la capitale du Nigeria, de déclarer que "la fin brutale du gouvernement de Bazoum constituait une violation de ses droits politiques".

M. Diagne, qui s'exprimait par liaison vidéo depuis Dakar, la capitale du Sénégal, a déclaré que M. Bazoum devrait être libéré sans condition et rétabli dans ses fonctions de président.

Les avocats ont également déclaré que sa détention avec sa femme et son fils constituait une violation de leurs droits fondamentaux.

L'avocat de la junte nigérienne, Aissatou Zada, a déclaré à la Cour que M. Bazoum, sa femme et son fils n'étaient pas détenus arbitrairement ou séquestrés. Il a ajouté qu'ils étaient libres d'aller et venir comme ils le souhaitaient, mais que le président était retenu chez lui pour sa propre sécurité.

Les avocats de Bazoum ont déclaré qu'ils n'avaient pas pu lui parler depuis le 20 octobre, date à laquelle la junte a accusé l'ancien président d'avoir tenté de s'échapper avec l'aide de complices.

Le tribunal doit se prononcer sur l'affaire le 30 novembre.