Zurich (awp) - La probabilité d'une appréciation du franc face à l'euro s'est renforcée, à en croire le sondage mensuel réalisé par Credit Suisse auprès des analystes financiers. Une importante proportion des spécialistes interrogés anticipent une hausse de la devise helvétique face à son homologue communautaire, soit 45,2% en février contre 26,9% le mois précédent. Ce niveau n'avait plus été atteint depuis décembre 2010.

Malgré ces prévisions, les sondés ne s'attendent pas à un assouplissement supplémentaire de la politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS), plus précisément une évolution des taux sur les dépôts à vue en territoire encore plus négatif.

Un majorité d'entre eux prévoit en revanche une dépréciation du franc vis-à-vis du dollar, à savoir 54,8%. Cela représente un recul de 0,8 point de pourcentage sur un mois, selon les données fournies par Credit Suisse mercredi.

La juste valeur de la paire EUR/CHF est située entre 1,00 et 1,10 pour 33% des analystes interrogés et entre 1,10 et 1,20 pour 38%. Pour 10% des spécialistes, elle est inférieure à 1,00.

L'indicateur Credit Suisse CFA Society Switzerland, qui reflète les perspectives économiques des analystes, a pour sa part grimpé en février à 19,4 de 18,5 points sur un mois. Aucune baisse n'est constatée depuis juin 2016.

PERCEPTION DÉGRADÉE POUR LA SUISSE

La perception de la situation économique actuelle en Suisse s'est quelque peu dégradée, à 20 points. En janvier, cet indicateur avait bondi de plus de 16 points à 25,9%. En termes de croissance du PIB, les participants au sondage penchent dans une large majorité en faveur d'une stagnation dans la zone euro et aux Etats-Unis, respectivement à 66,7% et 60,0%.

L'inflation devrait repartir à la hausse ces six prochains mois en Suisse, affirment les analystes financiers qui adhèrent à 64,5% à ce scénario. La probabilité s'est néanmoins quelque peu étiolée par rapport à janvier, où 66,7% des spécialistes misaient sur un renchérissement. Les prévisions sont similaires pour l'inflation en zone euro et aux Etats-Unis.

L'immobilier suisse et les obligations demeurent les classes d'actifs les plus surévaluées, bien que la proportion d'analystes partageant cet avis pour les Confédération et la dette privée ait chuté entre novembre et février.

Les spécialistes estiment par ailleurs à 47% qu'un renversement de la globalisation est possible à long terme, bien que les degrés de probabilité varient énormément. La question de l'augmentation des risques politiques divise: 42% des sondés se disent préparés à des perturbations sur les marchés, contrairement à une frange de 45% qui ne croit pas à des bouleversements.

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