Les achats de pétrole russe de l'Oural par la Turquie ont atteint leur plus haut niveau depuis sept mois en mai, les raffineurs turcs ayant profité des prix bas de ce type de pétrole, selon les données de Refinitiv Eikon et les traders.

La Turquie est le seul grand importateur d'Oural en Europe après que la plupart des autres pays de la région ont accepté un embargo sur ces achats en raison des actions de la Russie en Ukraine, que Moscou qualifie d'"opération militaire spéciale".

Le président turc Tayyip Erdogan et ses partisans ont célébré lundi une victoire électorale qui a prolongé son règne pour une troisième décennie, en promettant de poursuivre les échanges avec la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a félicité son "cher ami".

Quelque 230 000 barils par jour (bpj) de pétrole de l'Oural ont été chargés pour livraison dans les ports turcs en mai, le niveau le plus élevé depuis octobre 2022 et près du double des approvisionnements d'avril, selon les données de Refinitiv Eikon et les calculs de Reuters.

Les raffineurs de la Méditerranée souffrent quant à eux d'une pénurie de pétrole sulfureux, l'Irak ayant interrompu fin mars les exportations de brut de la région du Kurdistan à hauteur de 450 000 barils par jour (bpj) après avoir gagné une procédure d'arbitrage contre la Turquie.

La Turquie a augmenté ses importations de pétrole de l'Oural l'année dernière et a acheté environ 150 000 bpj de cette qualité depuis le début de l'année, selon les données de Refinitiv Eikon et les calculs de Reuters, soit presque le même volume qu'en janvier-mai 2022.

La capacité de la Turquie à importer du pétrole russe est limitée par sa capacité de raffinage et la concurrence avec les raffineurs asiatiques, selon les négociants. (Reportage de Reuters, édition de Mark Potter)