WASHINGTON, 11 janvier (Reuters) - L'armée américaine ne détruira pas forcément le missile balistique intercontinental qu'entend lancer la Corée du Nord et pourrait au contraire l'observer pour rassembler des informations à son sujet, a déclaré mardi le secrétaire américain à la Défense Ash Carter.

La Corée du Nord a annoncé dimanche qu'elle pourrait lancer un missile balistique intercontinental (ICBM) à tout moment et en tout lieu qui aura été fixé par son dirigeant Kim Jong-un.

"Si le missile constitue une menace, il sera intercepté. S'il n'en est pas une, ce ne sera pas nécessaire", a déclaré Ash Carter, qui s'exprimait pour la dernière fois devant la presse avant l'arrivée au pouvoir de la nouvelle administration Trump le 20 janvier.

Le chef du Pentagone a expliqué qu'il serait peut-être "plus avantageux" pour les Etats-unis de collecter des renseignements sur ce lancement plutôt que d'intercepter le missile nord-coréen.

Selon une évaluation de 2016 diffusée mardi par le service de test des armements du Pentagone, les intercepteurs américains basés au sol pour détruire les missiles ICBM qui approcheraient sont encore peu fiables, compte tenu du fait que la capacité de ce système à protéger les Etats-Unis est elle-même limitée.

Le continent nord-américain est à 9.000 km de la Corée du Nord. Les ICBM ont une portée moyenne d'environ 5.500 km mais certains sont capables de parcourir 10.000 km ou plus. (Phil Stewart et Idrees Ali; Danielle Rouquié pour le service français)