MARSEILLE, 30 janvier (Reuters) - Plusieurs centaines de Sud-Américaines porteuses de prothèses PIP ont décidé de se joindre aux procédures judiciaires ouvertes à l'encontre de la société française qui est au coeur d'un scandale mondial d'implants mammaires défectueux.

L'Amérique du sud était une destination de choix pour les produits de l'entreprise Poly Implant Prothèse de la Seyne-sur-Mer, qui y a vendu, pour la seule année 2007, 64.280 prothèses mammaires, soit près de trois plus qu'en France (21.560) et deux fois plus qu'en Europe de l'Ouest (29.760).

"L'impact médical et psychologique de cette affaire est énorme pour les femmes sud-américaines. Beaucoup d'entre elles n'ont pas les moyens de se faire traiter, encore moins de remplacer les implants dans le cas de rupture", a dit mercredi à Reuters l'avocate Blanco Lozano, qui représente un millier de victimes colombiennes et argentines.

L'avocate plaidera vendredi au tribunal de commerce de Toulon, où l'organisme certificateur allemand TÜV Rheinland a été assigné pour "manquement à ses obligations de certification et de contrôle" par plusieurs avocats de victimes et des distributeurs étrangers de PIP. (voir )

Elle fera de même lors du procès où, du 17 avril au 14 mai à Marseille, seront jugés les principaux cadres de l'entreprise française, dont le fondateur de PIP Jean-Claude Mas.

"Les femmes victimes veulent se faire entendre. Elles se sentent abandonnées dans cette situation et ont soif de justice", explique Me Blanco Lozano. "Elles sont aussi en quête d'indemnisations pour pouvoir se soigner dignement."

On estime généralement que près de 35.000 implants de marque PIP auraient été importés au Brésil, 15.000 femmes seraient concernées en Argentine et autant en Colombie, tandis que 40.000 mammoplasties seraient réalisées chaque année au Vénézuela où aucune estimation du nombre de prothèses PIP n'a été faite. (Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)