"Bien que je pense qu'il y aura une certaine déviation et peut-être une certaine désinformation ... il y a aussi une occasion claire pour la Russie de dire au Conseil de sécurité si elle voit une voie pour la diplomatie ou si elle est intéressée à poursuivre le conflit", a déclaré le fonctionnaire américain, parlant sous couvert d'anonymat.

La Russie a massé environ 100 000 soldats près de la frontière avec l'Ukraine tout en niant avoir l'intention de l'envahir. Plusieurs séries de pourparlers ont eu lieu sans percée, mais les États-Unis, l'alliance militaire de l'OTAN et la Russie ont gardé la porte ouverte à la poursuite du dialogue.

L'ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a demandé jeudi que les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU se réunissent publiquement lundi pour discuter du "comportement menaçant" de la Russie à l'égard de l'Ukraine et du renforcement des troupes russes aux frontières de l'Ukraine et au Belarus.

L'ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU, Dmitry Polyanskiy, a rejeté vendredi les commentaires de Thomas-Greenfield, les qualifiant d'"allégations et de suppositions sans fondement".

"Espérons que les autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU ne soutiendront pas ce coup de pub honteux pour la réputation du Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré M. Polyanskiy dans un message sur Twitter, signalant que la Russie pourrait demander un vote pour tenter d'arrêter la réunion.

Tout membre du Conseil de sécurité pourrait appeler à un vote pour bloquer la réunion. Un minimum de neuf voix est nécessaire pour procéder à une réunion et la Chine, la Russie, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ne peuvent pas exercer leur veto. Les diplomates de l'ONU ont déclaré que toute tentative d'arrêter la réunion lundi serait probablement rejetée.

"Nous sommes convaincus qu'il existe un large soutien au sein du conseil pour cette réunion", a déclaré le responsable américain. Un deuxième haut fonctionnaire de l'administration américaine a décrit la réunion du conseil "comme un outil préventif dans nos efforts diplomatiques".

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni des dizaines de fois au sujet de la crise en Ukraine depuis que la Russie a annexé la Crimée en 2014. Il ne peut prendre aucune mesure, la Russie étant l'un des cinq pays disposant d'un droit de veto au sein du Conseil.