La décision de la BCE revient à faire peser sur la seule banque centrale grecque la responsabilité du financement des banques et marque un revers pour le gouvernement d'Alexis Tsipras, qui entend négocier un nouvel accord sur la dette publique.

L'indice européen Eurofirst 300 a fini inchangé malgré un plongeon pour les banques grecques, notamment la Banque nationale de Grèce (-14,97%) et la Banque du Pirée (-12,31%).

"La BCE a pris le marché par surprise", déclare un trader basé à Athènes. "Etant donné la tournure des événements et le fait que les banques grecques avaient pris plus de 50% sur les cinq dernières séances, elle a donné le signal pour des prises de bénéfices".

À Paris, le CAC 40 a pris 0,15% (7 points) à 4.703,30 points. À Francfort, le Dax n'a pratiquement pas bougé (-0,05%), tout comme le FTSE à Londres <+0,09%>. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,19%.

L'indice de la Bourse d'Athènes chute pour sa part lourdement (-3,37%), plombé par les performances des banques.

Les marchés du sud de l'Europe sont les plus touchés par la décision de la BCE avec -0,59% pour la Bourse de Milan et -0,6% pour celle de Madrid.

La réaction des places européennes est toutefois mesurée, ce qui semble suggérer que, malgré le rapport de forces installé par la BCE, les intervenants de marché pensent que la Grèce et ses créanciers finiront par trouver une solution.

Les courtiers notent en outre que la perspective de l'assouplissement quantitatif décidé le mois dernier par la BCE adoucit l'impact de la situation grecque sur les marchés actions.

Derrière les banques grecques, le titre BNP Paribas (-3,69%) accuse l'une des baisses les plus prononcées, tirant vers le bas tout le compartiment bancaire (-0,53%).

BNP Paribas a prévenu jeudi que la situation économique et le relèvement programmé de la fiscalité du secteur bancaire allaient peser sur ses performances après avoir publié un résultat annuel logiquement plombé par son contentieux aux Etats-Unis.

A Paris, la deuxième plus forte hausse du CAC 40 est pour Sanofi (+3,6%), qui a annoncé jeudi qu'il comptait se choisir un nouveau directeur général d'ici à fin mars et a fait état d'une accélération de sa croissance au quatrième trimestre 2014, la baisse de l'euro face au dollar ayant produit un effet positif.

Sur le marché des changes, l'euro s'est repris après sa glissade de la veille, progressant de 0,7% par rapport au billet vert et repassant la barre de 1,14 dollar pour un euro suite à l'annonce d'une hausse beaucoup plus forte que prévu des commandes à l'industrie allemandes.

Sur le marché obligataire, les obligations de référence jouent leur rôle de valeur sûre et les Bunds allemands voient leurs rendements reculer.

A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street était orientée nettement à la hausse, à la faveur notamment d'un vif rebond des cours du pétrole et d'un indicateur bien accueilli sur la situation de l'emploi aux Etats-Unis.

(Patrick Vignal pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : SANOFI, CAC 40, BNP PARIBAS, DAX, BCE Inc., Euro STOXX 50