À Paris, l'indice CAC 40 abandonne 2,41% à 3.631,77 points vers 8h25 GMT. À Francfort, le Dax recule de 1,76% et à Londres, le FTSE perd 1,37%. Milan chute de 4,28% tandis que l'indice paneuropéen EuroStoxx 50 recule de 2,43%.

Les rendements des obligations souveraines à 10 ans italiennes, espagnoles et portugaises se tendent violemment et les écarts de taux ("spreads") avec le Bund allemand s'accroissent, tandis que l'euro est tombé à un plus bas de sept semaines face au dollar.

De fait, l'ampleur du vote protestataire risque fort de plonger l'Italie dans une impasse politique, aucune alliance ne semblant assez forte pour former un gouvernement stable.

"Les intervenants vont rester sur la touche, les élections italiennes n'ayant pas dégagé de majorité claire au Parlement ce qui est l'une des pires issues possibles. Globalement, l'impasse en Italie pèse sur la zone euro", commente un stratège sur les taux chez Commerzbank.

Les secteurs financiers sont particulièrement touchés, avec une perte de 2,44% de l'indice bancaire européen et de 1,9% pour celui de l'assurance. Les banques italiennes sont particulièrement touchées.

Sur le marché obligataire, les rendements se tendent sur tous les pays de la périphérie de la zone euro, tandis que le Bund allemand, valeur refuge en période d'incertitude, bondit à un plus haut de deux mois.

Les investisseurs seront attentifs à l'adjudication de 8,75 milliards d'euros de bons du Trésor à six mois italiens vers 10h00 GMT, première levée de fonds de Rome après les élections.

L'écart de rendements entre le Bund et le 10 ans italien s'accroît à 341 points de base, son plus haut niveau depuis décembre 2010, contre 283 pdb lundi soir.

"Si les spreads s'écartent, les banques, avec toute la dette publique qu'elles détiennent, vont chuter lourdement", estime un trader à Milan. "Mais je ne crois pas qu'ils laisseront les spreads s'écarter (jusqu'à leurs niveaux de 2011) avec un peu d'aide de la Banque centrale européenne."

L'euro se traite à 1,3063 dollar après avoir touché un point pas de 1,3019. Selon les analystes graphiques, après avoir enfoncé le seuil de 1,3032 dollar, la devise européenne pourrait tester 1,2998 dollar, son plus bas du 4 janvier, face à l'impasse politique en Italie.

Le Brent est également touché, perdant plus d'un dollar 114 dollars le baril, son plus bas niveau en un mois, dans la crainte que l'instabilité politique en Italie ne replonge la zone euro dans la crise et affecte la demande de pétrole. Une activité manufacturière décevante en Chine et la craintes d'un recul dans la politique monétaire de soutien à la croissance aux Etats-Unis pèsent également sur la tendance.

Les investisseurs attendent les derniers développements de la situation politique en Italie ainsi que l'allocution semestrielle de politique monétaire du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke devant la commission bancaire du Sénat pour d'éventuelles indications sur l'avenir du programme de rachat d'actifs de la Fed.

Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison