Après le rally de la semaine dernière provoqué par l'accord à l'arraché sur le budget américain et entretenu vendredi par de bons chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, les marchés sont mûrs pour une consolidation mais la bonne tenue des banques permet de limiter les pertes.

A 11h45 GMT, le CAC 40 cède 24,39 points ou 0,65% à Paris, à 3.705,63 points, après s'être adjugé 3,03% pour sa première semaine de 2013. Le FTSE recule de 0,34% à Londres et le Dax 30 de 0,59% à Francfort.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,30% après avoir terminé vendredi à son meilleur niveau depuis 22 mois et l'indice EuroStoxx 50 rétrograde de 0,40% à 2.698,40.

A ce stade, les futures sur indices new-yorkais laissent augurer une ouverture en légère baisse à Wall Street, là aussi sous l'effet de prises de bénéfices. Le S&P-500, indice de référence du marché américain, a pris 4,6% sur l'ensemble de la semaine dernière et a clôturé vendredi à son plus haut depuis décembre 2011.

Contre la tendance, les banques montent à l'unisson après la décision du Comité de Bâle, annoncée dimanche, de leur accorder un délai supplémentaire pour constituer les réserves de liquidités qu'elles devront détenir en permanence.

UniCredit (+4,47%), Deutsche Bank (+3,59%), ING (+2,88%), Société générale (+2,81%) et BNP Paribas (+2,50%) mènent ainsi les hausses de l'EuroStoxx50. L'indice sectoriel des banques dans la zone euro avance de 2,02%, portant sa hausse à quelque 67% depuis fin juillet quand le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a affiché sa détermination à sauver l'euro.

"L'adoucissement de Bâle III est une bonne nouvelle pour les banques, ce qui devrait leur permettre de souffler un peu, et de lisser l'effort sur quatre ans. Dans l'ensemble, la dynamique du marché reste haussière, même si l'EuroStoxx 50 a déjà atteint un objectif assez majeur autour de 2.720. On devrait faire une pause, mais il y a tellement d'argent en cash que chaque repli est tout de suite acheté", dit Lionel Jardin, chez Assya Capital à Paris.

A la Bourse de Paris, les titres PSA et Faurecia bondissent de respectivement 6,22% et 7,70%, les deux meilleures performances du SBF-120, dans l'espoir d'un désengagement du constructeur automobile de l'équipementier, évoqué dans une note de CM-CIC.

Air France-KLM s'octroie 2,38% après avoir démenti vouloir prendre le contrôle d'Alitalia, dont elle détient déjà 25% du capital. La compagnie aérienne a par ailleurs dévoilé lundi sa nouvelle offre low-cost en France.

Deuxième plus forte hausse de l'EuroFirst 300, l'opérateur télécoms néerlandais KPN s'adjuge 4,93% après un relèvement de la recommandation de Citi, passé de "neutre" à "achat" sur le titre.

Sur le marché des changes, le dollar continue de se renforcer face à l'euro en attendant la réunion, jeudi, de la Banque centrale européenne. Face au yen en revanche, il subit des prises de bénéfice qui le font revenir à 87,86, en baisse de 0,5% sur la séance. La perspective de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la part de la Banque du Japon (BoJ) avait porté le dollar/yen à un nouveau plus haut de deux ans et demi vendredi, à 88,48, couronnant une appréciation quasi continue de 13,5% depuis la mi-octobre.

"Le risque est maintenant qu'on se soit emballés et que la Banque du Japon n'aille pas aussi loin qu'escompté", admet Audrey Childe-Freeman, responsable de la stratégie changes chez BMO Capital Markets.

La BoJ réunira son conseil de politique monétaire les 21 et 22 janvier.

Sur le marché obligataire, les fonds d'Etat allemands reprennent des couleurs après avoir reculé la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis un mois. Le future sur le Bund remonte à 142,97 vers 11h45 GMT, sous ses plus hauts du matin toutefois, après avoir perdu trois points entiers la semaine dernière pour tomber jusqu'à 142,75 à sa clôture de vendredi.

Aux matières premières, l'or et les cours du brut sont orientés à la baisse.

Le Brent de mer du Nord reflue de 0,52% à 110,73 dollars, repassant sous la barre des 111 dollars. Là encore sont signalées des ventes bénéficiaires après la hausse de la semaine dernière, mais les bons indicateurs économiques des Etats-Unis et de la Chine limitent l'ampleur du recul. Véronique Tison pour le service français, avec Blaise Robinson, édité par Benoît Van Overstraeten