CARTHAGÈNE, Colombie, 11 septembre (Reuters) - Le pape François a clos dimanche son voyage en Colombie, après une perte d'équilibre dans la papamobile qui lui a valu de légères blessures au visage, et a appelé les Colombiens à "dénouer les noeuds de violence" de la guerre civile.

Le Vatican a assuré que le souverain pontife avait été soigné et se portait bien. "On m'a cogné. Je vais bien", a-t-il plaisanté de ses contusions à l'oeil.

"Si la Colombie veut une paix stable et durable, elle doit d'urgence faire un pas dans cette direction, qui est celle du bien commun, de l'équité, de la justice, du respect de la nature humaine et des ses exigences", a-t-il dit pour sa dernière homélie dans le pays.

"Si nous aidons à dénouer les noeuds de violence, alors nous démêlerons les fils complexes des désaccords", a-t-il ajouté.

Lors de sa visite de cinq jours, le pape a appelé les Colombiens à combler les divisions creusées par plus de 50 ans de guerre civile et à renoncer à toute vengeance.

Vendredi, l'ancien leader de la guérilla des Farc a demandé pardon au pape pour les souffrances infligées au peuple colombien durant près d'un demi-siècle de conflit.

Le souverain pontife s'est également prononcé en faveur de mesures de justice sociale et d'égalité, afin de contrer des écarts sociaux engendrant la violence.

A Carthagène, ville fortifiée où le saint patron de la Colombie, Pierre Claver, prêchait auprès des esclaves au XVIIe siècle, il a condamné en outre les formes contemporaines d'esclavage et le trafic d'êtres humains et défendu les droits des migrants de toute origine.

"Aujourd'hui, en Colombie et dans le monde, des millions de personnes sont vendues comme esclaves, ou bien mendient un peu d'humanité, un moment de tendresse, prennent la mer ou la route, parce qu'elles ont tout perdu, à commencer par leur dignité et leurs propres droits", a déclaré le pape François avant de se recueillir devant les reliques de Claver.

(Philip Pullella et Noe Torres, Julie Carriat pour le service français)