L'optimisme grandissant des investisseurs en faveur d'une accélération de la croissance mondiale pourrait également profiter au secteur de l'énergie, l'amélioration de la situation économique soutenant les cours du pétrole et dopant les bénéfices des entreprises.

Ces raisons incitent de plus en plus de gérants de fonds, comme chez ING IM ou Société générale Private Banking, à inclure les groupes de ce secteur dans leur liste de valeurs favorites.

L'indice MSCI du secteur européen de l'énergie a sous-performé celui regroupant les différentes valeurs de la région sur la période 2012-2013, avec des gains respectifs de 5% et plus de 40%, pénalisé par les craintes d'une baisse des dividendes liée à une diminution des cash-flows et de coûteux investissements.

Mais dernièrement, les investisseurs ont mis la pression sur les groupes pétroliers pour qu'ils augmentent le retour aux actionnaires et plusieurs entreprises ont répondu favorablement à la demande du marché, préparant ainsi le terrain à un rebond en Bourse.

"(Le secteur de) l'énergie reste profondément peu apprécié par les grands fonds internationaux, mais nous commençons maintenant à voir un certain intérêt. Cela suggère que l'on a peut-être passé le point bas en termes de pessimisme des investisseurs sur le secteur", estime Robert Parkes, stratégiste chez HSBC.

DÉCOTE RECORD

BP a progressé de 9% depuis l'annonce fin octobre d'un relèvement de son dividende. Total a suscité un regain d'intérêt après avoir confirmé en septembre qu'il prévoyait une baisse de ses investissements dès 2014 pour entrer dans une phase de croissance de sa production et de son flux de trésorerie disponible. et

"La décote du secteur par rapport à l'ensemble du marché devrait disparaître", considère Nicolas Simar, gérant de fonds chez ING IM.

Les investisseurs ont tellement délaissé le secteur de l'énergie ces deux dernières années que leur ratio cours sur valeur comptable (price-to-book) fait ressortir une décote record par rapport au reste du marché.

"Quand on regarde ses niveaux de valorisation par rapport à l'ensemble du marché, le secteur pétrolier se négocie à un plus bas de près de 10 ans", souligne Claudia Panseri, stratégiste actions chez Société Générale Private Banking.

"La faiblesse des ratios de valorisation, ainsi que les dividendes attrayants qui sont maintenant plus sûrs, devraient alimenter le rebond."

L'amélioration des cash-flows permet de dissiper les craintes entourant la pérennité des dividendes, indiquent les gérants, et les investisseurs en quête de rendement devraient revenir rapidement sur le secteur de l'énergie, qui offre un rendement du dividende de 4,5% contre 3,2% pour l'ensemble du marché et 1,7% pour l'emprunt d'Etat allemand à 10 ans.

Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Blaise Robinson et Atul Prakash